AoĂ»t1870, dans le PĂ©rigord. MalgrĂ© ses dĂ©ficiences physiques, un jeun L’avis de la rĂ©daction : Nous sommes sortis dĂ©boussolĂ©s par cette piĂšce d’une AprĂšs neuf ans Ă  la tĂȘte du Festival d’Avignon, Olivier Py s’apprĂȘte Ă  cĂ©der sa place au metteur en scĂšne Tiago Rodrigues. Ce dimanche 24 juillet, en guise de passage de relais, il a lu devant son successeur une lettre bouleversante, que nous publions en exclusivitĂ©. La scĂšne s’est dĂ©roulĂ©e ce dimanche 24 juillet – jour anniversaire de la naissance d’Olivier Py 57 ans dĂ©sormais – Ă©mouvant moment de la confĂ©rence de presse de clĂŽture de cette 76e Ă©dition du Festival d’Avignon, qui s’achĂšvera le 26 juillet. À la tĂȘte du festival depuis 2013, Olivier Py y a non seulement donnĂ© les excellents chiffres de sa derniĂšre programmation, dressĂ© le bilan de son action neuf ans durant, mais surtout officiellement tirĂ© sa rĂ©vĂ©rence devant son successeur le dramaturge, metteur en scĂšne et comĂ©dien portugais Tiago Rodrigues. Et il l’a fait en le conviant d’abord amicalement sur scĂšne, Ă  ses cĂŽtĂ©s, puis en lui lisant, la gorge serrĂ©e, les yeux humides et la voix fragile, une lettre aussi belle que forte Ă  lui dĂ©diĂ©e. Une lettre en forme de constat, parfois douloureux, toujours passionnĂ©, empreint d’une indĂ©fectible foi dans le théùtre, la crĂ©ation, mais aussi et surtout dans cet Ă©vĂ©nement unique qu’est le Festival d’Avignon. À deux reprises les larmes ont empĂȘchĂ© Olivier Py de poursuivre. À ses cĂŽtĂ©s, Ă©mu lui aussi, Tiago Rodrigues lui tendait timidement un verre d’eau, puis lui a offert pour finir un gigantesque bouquet de fleurs
 Et le public a ovationnĂ© debout l’artiste, qui n’a pas craint de rĂ©vĂ©ler son amour fou du festival, les absolues solitudes et les Ă©merveillements qu’il y a vĂ©cus. En exclusivitĂ©, Olivier Py a bien voulu nous confier cette magnifique missive
 Festival d’Avignon 2022 “Ma jeunesse exaltĂ©e”, d’Olivier Py, dix heures de folie théùtrale 3 minutes Ă  lire Mon trĂšs cher Tiago, Le festival n’était pas un moment de ma vie, c’était ma libĂ©rĂ© de sa vie est une vĂ©ritable grĂące, et je n’en aurais pas Ă©tĂ© libĂ©rĂ© tout Ă  fait sans la confiance que je mets en suis nu comme un nouveau-nĂ©, et c’est une vĂ©ritable bĂ©atitude. De cette nuditĂ©, puisque je ne suis revĂȘtu Ă  ce jour d’aucun projet d’avenir institutionnel, je voulais t’adresser ce viatique. Il est modeste, mais la nuditĂ© n’a pas de vas vivre des heures difficiles, et je serai l’un des rares Ă  le savoir, tandis qu’une foule de jaloux et de fĂącheux qui te croient dans l’Olympe s’autoriseront Ă  dire tout et n’importe quoi et Ă  faire de leur ressentiment un argument. Tu seras bien confiance car tu auras, au festival, une Ă©quipe qui te soutiendra, comme cela a Ă©tĂ© mon cas, des compagnons merveilleux, comme j’en ai eu. Cela, malgrĂ© tout, ne pourra empĂȘcher des moments de solitude effrayants. Car au festival, tout le monde est dans sa tranchĂ©e et s’efforce de tenir son poste sous les te donner des conseils, mais la situation oĂč je suis, la page blanche oĂč je vole n’est pas propice aux conseils. J’en sais de moins en moins, sur l’état du monde, de la culture, de l’avenir, du théùtre, de la jeunesse, du festival et de moi-mĂȘme. Je n’ai plus aucune certitude, je deviens un peu agnostique. Je ne sais pas, j’essaie d’ des conseils comme faire des critiques, je trouve cela trop avilissant. Ce n’est donc pas un conseil professionnel que je pourrais te donner mais un secret d’amitiĂ©. Le voici. Olivier Py “Le Festival d’Avignon aura Ă©tĂ© la grande passion de ma vie” 6 minutes Ă  lire Garde la puretĂ© de ton cƓur. Le cƓur est le lieu du dĂ©sir et les dĂ©sirs ne sont pas toujours purs. Garde alors la pure impuretĂ© de ton dĂ©sir. Garde la puretĂ© dans ton cƓur car tu seras sommĂ©, par des gens qui en savent toujours plus que nous, de l’abdiquer. On te demandera de programmer ceci et cela au nom de ceci et de cela. On te conseillera tout, on t’intimera l’ordre de faire cela et ceci et tout et son contraire, au nom de toutes sortes de choses, de toutes sortes de bonnes raisons politiques, esthĂ©tiques ou Ă©thiques, mais surtout au nom de choses qui n’ont qu’indirectement Ă  voir avec le théùtre. N’écoute pas la raison raisonnable et la prudence professionnelle. N’espĂšre pas dans les stratĂ©gies politiques, ne mise rien sur de l’intĂ©rĂȘt ou la ruse. Écoute ton cƓur dans le plus pur de ton cƓur qu’il y a des choses qu’il faut faire parce qu’il faut les faire mĂȘme quand il ne faut pas les faire. Et c’est la puretĂ© de ton cƓur quand le festival sera attaquĂ© par des gens qui n’ont pas lu le programme et ne sont jamais la puretĂ© de ton cƓur quand les sempiternelles bĂȘtises sur l’art Ă©litiste, l’entre-soi, l’intellectualisme ou l’institution te seront crachĂ©es au visage. La plupart du temps ; ils ne savent pas ce qu’ils disent et ils ne savent pas ce qu’ils la puretĂ© de ton cƓur et, au contraire de moi, souvent, garde ton l’amour pur du théùtre, de l’art, de la pensĂ©e, de l’absolu littĂ©raire, comme une puretĂ© plus pure que l’impuretĂ© des obligations mondaines. Les jeux de pouvoir sont oubliĂ©s et reste le souvenir de la puretĂ© de l’acte pur en toi celui qui aime le festival mĂȘme quand tout va mal au festival, c’est-Ă -dire un jour sur deux en la puretĂ© de l’émerveillement devant notre Cour d’honneur sous les Ă©toiles, devant l’espoir mĂ©taphysique des jeunesses, devant la passion de ce public unique au la puretĂ© de ton cƓur, elle est le centre de tout. Elle est le vĂ©ritable message. Et si tu penses que rien n’est plus beau au monde que cette folie de juillet dans la ville des papes, alors rien ne pourra t’atteindre
 Dis-toi que tu ne peux pas tout faire mĂȘme en travaillant vingt-cinq heures par jour. Mais si tu perds la puretĂ© de ton cƓur tu auras perdu le festival, et toi ce combat spirituel que personne ne verra, que personne ne saura, et qui sera parfois le plus terrible. Ne laisse entrer dans ce cƓur pur et purifiĂ© par le travail ni remords, ni envie, ni ressentiment, ni colĂšre. Le festival est plus beau que tout, et ton espoir d’un plus beau festival encore est le plus grand mystĂšre de ton cƓur et tu ne le partageras avec n’est pas trĂšs difficile. Il suffit de ne pas oublier celui qui est venu ici pour la premiĂšre fois et qui y a dĂ©couvert un monde meilleur. Moi, j’y ai rencontrĂ©, l’annĂ©e de mes 20 ans, l’art, l’engagement, le théùtre et mon destin. Les journĂ©es du directeur sont faites de dix compliments pour une bassesse. On retient plus facilement les bassesses par vanitĂ©, on oublie trop facilement les compliments. » Garde la puretĂ© dans ton cƓur aussi sous les splendeurs papales, les obligations protocolaires, les cirages de pompes et les courtisaneries et les honneurs. Traite les grands comme des petits et les petits comme des grands. Quand tu seras humiliĂ© par les marquis,il y aura toujours une femme de mĂ©nage pour te dire qu’il faut te reposer et prendre soin de toi. Une femme de mĂ©nage, ou un dĂ©tenu, ou un adolescent, ou une spectatrice journĂ©es du directeur sont faites de dix compliments pour une bassesse. On retient plus facilement les bassesses par vanitĂ©, on oublie trop facilement les bĂ©nĂ©dictions faites par des anonymes qui ne vous demandent rien et vous disent merci du fond de leur cƓur que leurs cƓurs purs de festivaliers Ă©merveillĂ©s et le tien ne sont qu’un. Tout est lĂ  et le reste n’existe pas et passera avec le mois d’ qu’il y a de plus beau sur cette terre que notre festival ?Et pourtant, que de critiques ? N’y a-t-il pas des choses plus critiquables en ce monde que notre festival ?On lui demande tout, de sauver la planĂšte, d’arrĂȘter la guerre, de reconstruire le contrat social ; et comme il ne le peut pas absolument, on dit qu’il ment, qu’il se paie de mots. Mais combien de justes causes trouvent ici sa parole ? Et la cause des causes qui est celle de l’émergence du sens ? Et tant qu’on lui demande tout, c’est la preuve qu’il ne sert pas Ă  rien. Et c’est vrai. Nous ne pouvons pas tout mais nous ne pouvons pas rien, et cela suffit Ă  sĂ©parer la nuit du festival est fragile, financiĂšrement, mĂ©diatiquement, politiquement. On le croit puissant, Ă©tabli, institutionnel, lĂ©onin. Le public n’a pas Ă  connaĂźtre nos problĂšmes, lui qui vient ici pour trouver un sens Ă  une vie souvent plus difficile que la nĂŽtre. À tous les cynismes, Ă  tous les dĂ©couragements, il te faudra opposer la puretĂ© de ton cƓur ; l’amour d’Avignon, du public et de l’art. Et c’est comme cela que tu dĂ©sarmeras les malveillances, et surtout que tu inventeras l’impossible. Et je t’en sais qui se passe ici pendant le mois de juillet n’a lieu nulle part ailleurs dans le monde. Ce n’est ni consensuel, ni préécrit, ni inoffensif. C’est un miracle et une utopie, c’est la fĂȘte de l’EspĂ©rance. Ici, demain, certains adolescents vont fabriquer les outils de leur dignitĂ©, et c’est eux qui doivent nous juger. L’annĂ©e prochaine, je vais vivre enfin un festival de pure jouissance, de pure bĂ©atitude, sachant que tu veilles sur nous. Oui, sur nous, il y a un nous. Merci Ă  ceux qui partagent ce rĂȘve, et longue vie au Festival d’Avignon ! » Olivier Py,24 juillet 2022, Avignon Festival d'Avignon 2022 par Olivier Py Festival d'Avignon théùtre Partager Contribuer
\n\n \nen ce temps lĂ  l amour avignon
Ilpourra toujours dire que c’était pour l’amour du prophĂšte, Festival d’Avignon jusqu’au 16 juillet au gymnase du lycĂ©e Saint Joseph,
En ce temps la l’amour Ă©tait de chasser ses enfants
Ainsi commence le rĂ©cit que Z entreprend devant un petit magnĂ©tophone. AprĂšs avoir longuement hĂ©sitĂ©, encouragĂ© sans doute par quelques photos de son arriĂšre petit -fils qui viennent tout droit d’arriver d’AmĂ©rique, il se dĂ©cide enfin ! Ă  raconter, par bande magnĂ©tique interposĂ©e, un souvenir gravĂ© Ă  jamais dans sa mĂ©moire l’étrange rencontre avec un pĂšre et son jeune garçon dans un wagon qui les emmenait vers les sinistres camps allemands. Et surtout l’extraordinaire volontĂ© chez cet homme de profiter de chaque instant pour transmettre Ă  son fils l’essentiel de ce qui aurait pu faire de lui un homme. EN CE TEMPS-LÀ, L’AMOUR
 De et avec Gilles SĂ©gal Mise en scĂšne Jean Bellorini prix SACD rĂ©vĂ©lation théùtrale de l’annĂ©e Co-production Compagnie Air de Lune et Théùtre de Belleville Théùtre de Belleville Du samedi 7 au dimanche 29 janvier 2012 Du jeudi au samedi Ă  19H, dimanche Ă  16H30 RelĂąche les lundis, mardis et mercredis
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PARTAGERSUR : MalgrĂ© les incertitudes sanitaires qui ont pesĂ© en ce dĂ©but d’annĂ©e 2021, nous avons finalement pu lever le rideau sur la scĂšne du théùtre Le Vieux Sage en juillet et organiser in extremis notre premiĂšre participation au Festival Off d’Avignon. Ce qui a apportĂ© un peu de bonheur festif et de lumiĂšre dans cette MENDÈS, Catulle 1841-1909 D'une Dame d'Avignon laquelle par son mari qui Ă©tait sourd fut tenue pour innocente encore que coupable et plus tard pour coupable encore qu'innocente. 1893. Saisie du texte et relecture O. Bogros pour la collection Ă©lectronique de la MĂ©diathĂšque AndrĂ© Malraux de Lisieux Adresse MĂ©diathĂšque AndrĂ© Malraux, 27216, 14107 Lisieux cedex -TĂ©l. Fax MĂ©l mediatheque [Olivier Bogros] Diffusion libre et gratuite freeware Texte Ă©tabli sur un exemplaire coll. part. de la 3Ăšme Ă©dition des Nouveaux contes de jadis donnĂ©e par Paul Ollendorff Ă  Paris en 1893. D'une Dame d'Avignonlaquelle par son mari qui Ă©tait sourd fut tenue pour innocenteencore que coupable et plus tard pour coupable encore qu'innocente par Catulle MendĂšs ~~~~ Vers ce temps-lĂ , dans la ville d'Avignon on ne saurait choisir de lieu plus propice oĂč faire se dĂ©rouler les aventures d'un plaisant conte d'amour, vu que, en cette citĂ© plus qu'en aucune autre, les femmes sont enclines Ă  faire leurs maris cocus et les maris obstinĂ©s Ă  ne point l'ĂȘtre, ce qui engendre de fort nombreux et forts divertissants dĂ©bats, beaucoup de personnes s'Ă©tonnaient que la demoiselle Étiennette de Val-les-Lys, jeune comme les plus fraĂźches fleurs et jolie autant qu'on le peut ĂȘtre, se fĂ»t donnĂ©e en mariage au vieux sire de Roc-Huant, bossu, bancal, obĂšse, partout fluant en lourde graisse, laid en une parole comme les sept pĂ©chĂ©s capitaux - non point comme les sept, comme six seulement, car il y en a un, vous savez bien lequel, qui n'a rien de vilain. Et notez que le vieil homme, pour comble de disgrĂące, ne voyait que d'un oeil et n'entendait d'aucune oreille. Mais Étiennette ne paraissait point importunĂ©e d'un tel compagnon de lit ; elle folĂątrait du matin au soir, riait Ă  tout propos, n'avait pas plus de soucis qu'il ne fleurit de pĂąles fleurs d'automne Ă  un rosier de mai ; et lorsqu'on lui demandait la cause de cette belle humeur Eh! bonnes gens, rĂ©pliquait-elle, si je suis aise, c'est parce que mon mari est sourd ! » Naturellement on croyait que, parlant de la sorte, elle se voulait moquer. En quoi on se trompait grandement. C'Ă©tait bien Ă  la surditĂ© du vieux sire qu'elle devait ses plus douces joies. Eh! comment cela pouvait-il ĂȘtre? vous ne tarderez point Ă  le savoir. A vrai dire, dans tout le pays avignonais, oĂč cependant ne sont point rares les fĂ©minines bouches qui ne s'Ă©pouvantent point d'une lĂšvre amoureuse si proche qu'elle soit, vous n'auriez point rencontrĂ© de personne plus dispose qu'Étiennette de Val-les-Lys Ă  se laisser caresser par un amant bien fait ; elle ne pouvait voir un jeune homme de bonne mine, ou seigneur, ou manant, sans ressentir en tous les points de soi, mais en un point surtout, des mouvements qui ne lui conseillaient pas de fuir, bien au contraire ; et, Ă  ces naturelles impulsions, elle ne rĂ©sistait que si, par circonstance, il lui lui Ă©tait impossible d'y obĂ©ir ; de mari aussi frĂ©quemment trompĂ© que le sire de Roc-Huant, je ne pense pas qu'il en fut jamais. Mais, d'autre part, Étiennette portait un coeur si sincĂšre, que, pour rien au monde, elle n'eĂ»t consenti Ă  profĂ©rer un mensonge. InfidĂšle, oui ; dĂ©loyale, point du tout. MĂȘme dans l'honnĂȘte but de bafouer un jaloux il lui aurait Ă©tĂ© impossible de recourir Ă  ces ruses, Ă  ces sournoiseries dont les dames usent trĂšs volontiers; tout ce qu'elle avait fait, tout ce qu'elle voulait faire, tout ce qu'elle pensait mĂȘme, il fallait qu'elle le dĂźt, Ă  haute voix, sans restriction. Le moyen, si elle avait Ă©pousĂ© quelque homme Ă  l'ouie un peu fine, d'obĂ©ir Ă  la fois, comme elle y Ă©tait obligĂ©e, Ă  son tendre tempĂ©rament et Ă  son franc naturel ? Un mari sourd au point de dire lorsque l'orage tonne N'a-t-on point frappĂ© Ă  la porte ? » lui Ă©tait donc Ă©chu Ă  propos pour lui Ă©pargner d'Ă©tranges embarras. Et ils avaient souvent, la jeune dame et le vieux sire, des causeries telles, ou quasi telles - Bon vĂȘpre, m'ami », disait Étiennette au retour de la promenade. - Bon vĂȘpre Ă  vous aussi, m'amour, rĂ©pliquait le sire de Roc-Huant qui, comme l'ont accoutumĂ© la plupart des gens durs d'oreille, feignait volontiers d'entendre et se piquait de rĂ©pondre Ă  propos. - Il faut que je vous apprenne ce qui m'advint par la ville tandis que vous Ă©tiez au logis. - Eh! hĂ©! - Comme je passais devant la maison de ma tante Eudoxe de Puy-Vert, je vis, non loin de lĂ , Ă  une fenĂȘtre, un jeune homme si joli, si gracieux, que jamais encore je n'en avais vu d'aussi gracieux ni d'aussi joli. - Vous avez fort bien fait, reprenait le bon sourd, de rendre visite Ă  votre tante Eudoxe de Puy-Vert. - Sans doute je plus Ă  cet inconnu tout autant qu'il me plaisait ; car, aprĂšs quelques regards Ă©changĂ©s et sans une seule parole, il m'invita, d'un geste trĂšs galant, - c'Ă©tait une grande audace, mais je ne lui en sus point mauvais grĂ© ! - Ă  le venir joindre en sa chambre. Fallait-il lui laisser le temps d'un autre geste qui m'aurait pu diffamer dans l'opinion des passants ? je ne le crus pas, Ă©tant une personne soigneuse de son honnĂȘte renom ; et, dĂšs que je fus entrĂ©e, il ferma trĂšs vite la porte. - Puisqu'elle Ă©tait venue jusqu'Ă  notre porte, vous auriez dĂ» prier votre tante Ă  souper avec nous. C'est une excellente femme et que j'estime fort. - Pour ce qui est de vous dire ce qui advint dĂšs que l'huis fut clos, je pense que cela est superflu ! vous le devinez de reste ; comme aussi bien vous m'attendiez et que vous n'aimez point manger la soupe froide, il m'avait semblĂ© peu opportun de m'attarder en des rĂ©sistances dont j'use Ă  peine lorsque je suis de loisir. Ce jeune homme m'a paru aussi aimable qu'on le peut dĂ©sirer ! et, bien qu'il m'ait tenu peu de discours, je suis portĂ©e Ă  croire que c'est un Ă©tranger, car j'ai trouvĂ© en sa compagnie des amusements que ne m'avaient point fait connaĂźtre vos parents et vos amis, ni aucun des habitants de cette ville. - Ah ! si elle avait priĂ© elle-mĂȘme des parents et des amis, je conçois qu'elle n'ait pu souper avec nous ; ce sera pour une autre fois, et nous lui ferons bonne chĂšre. Que c'Ă©tait donc Ă  Étiennette une grande satisfaction, - aprĂšs de plus doux plaisirs, - de ne point mentir Ă  son mari ! Rien n'est plus aimable que d'avoir, avec le coeur content, la conscience tranquille. Certaine nuit, -c'Ă©tait vers la mi-juillet ; quand sont si chaudes les insomnies, - elle s'agitait fort entre les draps, et tout Ă  coup elle saisit aux deux Ă©paules le sire de Roc-Huant. - Quoi ? quoi ? qu'arrive-t-il, m'amour ? dit-il tout en Ă©moi. - HĂ©las! m'ami, je ne saurais dormir, tant j'ai l'esprit occupĂ© de ce nouveau valet que vous avez fait venir des champs. - Certainement, il n'est pas aisĂ© de dormir durant ces brĂ»lantes nuitĂ©es. - Fermant les yeux, je le vois, si jeune, si robuste, en son sarreau dont les manches relevĂ©es dĂ©couvrent ses bras nus, et rien n'Ă©gale le trouble oĂč me met la pensĂ©e qu'il est couchĂ©, lĂ , si prĂšs de moi, au fond du verger, dans le grenier oĂč l'on met les raisins et les figues Ă  sĂ©cher pour l'hiver. - Mon Dieu, m'amour, si vous l'avez pour agrĂ©able, je vous permets sans chagrin d'aller prendre le frais dans le verger, et, des fruits qui sont sur la paille du grenier, vous en pouvez user Ă  votre faim, pour vous rafraĂźchir le sang. Elle ne manqua point de mettre Ă  profit le bon vouloir de son mari ! et, quand elle revint dans la chambre conjugale - Eh ! ça, m'amour, dit-il, vous sentez-vous bien Ă  prĂ©sent ? - Ah ! mieux qu'aucune parole ne le saurait exprimer ! j'Ă©prouve un calme et une aise extraordinaires. Votre nouveau valet est un homme admirable, m'ami, et je pensais ĂȘtre au paradis, tandis qu'il me serrait contre sa poitrine qui sent le thym des lisiĂšres d'avril et l'herbe au temps des fenaisons. - Vous exagĂ©rez un peu, dit le sire en riant, notre verger est un joli jardin, mais ce n'est point un paradis. - Par trois fois, il m'a charmĂ©e d'une Ă©treinte si ardente, sur la paille du grenier, que j'ai cru rendre l'Ăąme, avec dĂ©lices, trois fois, et non, je vous le jure, sans valables raisons ! - Eh ! m'amour, si vous aviez grand'faim et grand'soif, trois grappes de raisin c'Ă©tait peu de chose ; il ne fallait vous faire faute de rien, puisqu'il n'y a rien dans la maison qui ne vous appartienne. De sorte que, grĂące Ă  la surditĂ© de son mari, la demoiselle du Val-les-Lys Ă©tait bien la plus fortunĂ©e amoureuse qui fut, vers ce temps-lĂ , dans Avignon, dans Apt ou dans Vaucluse. Mais qui donc sait se satisfaire des bonheurs qui sont faciles et prochains ? Étiennette eut la fantaisie de faire quelque voyage oĂč elle rencontrerait des amants jusqu'Ă  ce jour inconnus, et, un beau matin, elle dĂ©clara au sire de Roc-Huant qu'elle voulait aller en pĂšlerinage Ă  Notre-Dame-des-Alpines. Vous pensez bien, lui dit-elle, que ce n'est point pour prier dĂ©votement, au fond de la grotte que ferme une broussaille, la petite image en bois dorĂ©, ni pour rapporter quelque sainte relique ; mais par les routes je ne manquerai pas de lier amitiĂ© -avec d'aimables pĂšlerins qui me tiendront ; le jour, de tendres propos, et, la nuit, m'enchanteront par de tendres caresses. Le sourd ne put qu'approuver les pieux desseins de sa femme ; il loua surtout le penser qu'elle avait de rapporter de saintes reliques ; et, dĂšs le lendemain, elle partit. Mais elle eut grand tort de s'Ă©loigner ! DĂšs qu'elle fut hors de la maison, de mĂ©chantes gens rĂ©vĂ©lĂšrent au vieux sire, non par des discours qu'il n'eĂ»t pas entendus, mais en des paroles Ă©crites, les tours que lui avait jouĂ©s sa femme et mĂȘme l'adroit moyen, - plusieurs l'avaient surpris,- dont elle usait pour le bafouer de toute maniĂšre sans mentir en aucune façon. La colĂšre du mari, encore qu'il fĂ»t bonhomme, fut trĂšs grande, comme on pense ! Il choisit dans le verger et dĂ©cortiqua une forte branche de cornouiller dont, au retour de l'infidĂšle, il lui caresserait bellement les Ă©paules et l'Ă©chine. Or, pendant qu'il nourrissait ces mĂ©chants projets, que faisait Étiennette de Val-les-Lys ? Sans doute elle se divertissait, du regard et des lĂšvres, avec les jeunes voyageurs des chemins ? Point du tout. Un grand changement s'Ă©tait fait en elle. DĂšs un Ave Ăą la premiĂšre chapelle de la route, une lumiĂšre intĂ©rieure, par la grĂące de la bonne Vierge, lui avait permis de voir toute la vilenie de ses concupiscences. Elle comprit qu'elle avait eu grand tort de berner un homme de haut rang et de bon coeur, comme Ă©tait le sire de Roc-Huant ; elle eut horreur de ses fautes passĂ©es, jura que jamais elle ne retomberait dans le pĂ©chĂ© oĂč le Malin l'avait poussĂ©e. Si elle ne retourna point sur l'heure au logis conjugal, ce fut qu'elle voulait expier ses crimes par les fatigues et les jeunes d'un long pĂšlerinage ; et quand elle revint dans la ville d'Avignon, elle Ă©tait certes la plus honnĂȘte et la plus sincĂšre repentie qui eĂ»t jamais mĂ©ritĂ© l'absolution. M'ami, m'ami ! s'Ă©cria-t-elle en se jetant aux pieds de son mari, je ne suis plus celle que j'Ă©tais. Accueillez-moi ! pardonnez-moi ! Il y avait, parmi les pĂšlerins, de beaux jeunes hommes qui soupiraient en me regardant, qui m'auraient voulu prendre par la main pour me conduire dans l'obscuritĂ© du bois, qui m'eussent prouvĂ© leur tendresse, sans doute Ă  plusieurs reprises, sur la mousse des orĂ©es, aussi moelleuse que les meilleurs lits. Mais j'ai rĂ©sistĂ© Ă  leurs dĂ©sirs ! j'ai rachetĂ© mes antiques erreurs par le jeĂ»ne et la priĂšre ! si bien que, maintenant, digne de vous, aussi chaste que je fus impure... Il ne la laissa pas achever, et, levant la grosse branche dĂ©cortiquĂ©e - Ah ! je sais ce que tu vaux, fausse crĂ©ature ! ce que tu dis, je l'entends bien. Tu t'es laissĂ© prendre par la main, de jeunes pĂšlerins t'ont conduite dans les bois, et ils t'ont caressĂ©e sur la mousse, et sans avoir priĂ© ni jeĂ»nĂ©, tu reviens, indigne de moi, impure comme devant ! En mĂȘme temps, il la rouait de coups, du mieux que pouvaient ses vieilles mains peu vigoureuses. La pauvre Étiennette de Val-les-Lys, en mĂȘme temps que trĂšs marrie, se sentait au dernier point surprise. Quoi ! on la battait Ă  cause d'un si honnĂȘte discours, tandis que naguĂšre on ne la chĂątiait point de tant d'impudents propos ? Eh ! oui, prĂ©cisĂ©ment ; et ce qui lui semblait Ă©trange Ă©tait fort Ă©quitable au contraire ; car il convenait que, par un juste retour, la surditĂ© maritale qu'elle mit Ă  profit pour ne point rĂ©vĂ©ler ses pĂ©chĂ©s tout en les avouant, l'empĂȘchĂąt Ă  prĂ©sent de faire connaĂźtre, bien qu'elle la criĂąt, son inutile innocence. Au surplus, elle eut moins de mal que de peur, la branche de cornouiller, par la douceur de la bonne Vierge, qui eut pitiĂ© de sa pĂ©nitente, s'Ă©tant rompue avant d'avoir causĂ© de graves dommages aux belles Ă©paules d'Étiennette, si grasses et si blanches, oĂč transparaissait sous les coups, çà et lĂ , quelque rougeur, comme une Ă©glantine rose qui viendrait Ă  fleur de neige.
Avignon Pelléas et Mélisande, un amour en ombre portée. Mardi 9 Juillet 2019 . Marie-José Sirach. Julie Duclos présente, à la Fabrica, la piÚce symboliste de Maurice Maeterlinck. Une mise
ScĂšne de La DacultĂ© » dans la cour du lycĂ©e Mistral - Christophe Raynaud de Lage La nouvelle piĂšce de Christophe HonorĂ©, La FacultĂ© », se passe quelque part en banlieue, entre fac et citĂ©. Mais l’auteur a le don – la facultĂ© – de faire dĂ©river les lieux et les ĂȘtres dans un ailleurs, un peu comme les chansons qu’il invite dans ses films. Je suis la pĂ©dale, je suis la fifille, je suis l’enculĂ© » Il y a bien lĂ  une mĂšre, madame Leflamair qui, dans son appartement de la citĂ© les Iris, Ă©lĂšve seule ses trois fils, JĂ©rĂ©my, Kevin et Yoann. Il y a bien lĂ  un Arabe prĂ©nommĂ© Ahmed, Anna la petite dealeuse le beau Harouna irradiant la chambre qu’il occupe lĂ  oĂč vit sa famille dans le lotissement Jules VallĂšs, et la discrĂšte Souab, qui connaĂźt tout le suite aprĂšs la publicitĂ© Il y a bien lĂ  une police qui rĂŽde, les lumiĂšres d’un commissariat. Il y a lĂ , trĂšs vite, au dĂ©but de la piĂšce, un fait divers dont vont sans doute s’emparer les mĂ©dias Ahmed que l’on retrouve shootĂ© au crystal, la tĂȘte dĂ©foncĂ©e de coups, agonisant dans un terrain vague entre fac et citĂ© et qui meurt sur le chemin de l’hĂŽpital. MĂȘme si Ahmed est rouĂ© de coups ayant entraĂźnĂ© sa mort sans avoir eu l’intention de la lui donner, il meurt d’abord d’amour. Pour Harouna. L’un des trois Ă  lui donner de fatals coups de casque de scooter sur la tronche. Les deux autres, ce sont les frĂšres de JĂ©rĂ©my qui, lui, avait Ă©tĂ© l’amant d’un soir d’Ahmed, lequel Ă©tait aussi l’esclave sexuel consentant de son prof de fac, StĂ©phane. L’homosexualitĂ© souvent cachĂ©e, difficilement assumĂ©e de ces jeunes de banlieue », et que les autres » ne veulent pas voir Ahmed meurt parce qu’il n’existe pas, Christophe HonorĂ© l’aborde frontalement scĂšne de baise et rĂȘves lyriques traversent sa piĂšce. JĂ©rĂ©my, une nuit de neige, revenant sur les lieux du crime et s’adressant Ă  Ahmed La suite aprĂšs la publicitĂ© Ils t’ont battu, Ă  mort, et ils t’ont oubliĂ©. Ils pourraient passer prĂšs de ton cadavre, ils ne te reconnaĂźtraient pas, ni toi, ni ce qu’ils ont fait. Et ils pourraient me tuer, moi aussi, parce que pour eux, je ne suis rien d’autre que toi. Je suis la pĂ©dale, je suis la fifille, je suis l’enculé  » Une commande d’Eric Vigner pour son acadĂ©mie La piĂšce qui prend le temps de se mettre en place et oscille ou hĂ©site entre plusieurs registres, se concentre peu Ă  peu et se grandit autour de son nƓud tragique JĂ©rĂ©my va-t-il aller dĂ©noncer ses frĂšres ? Comment choisir entre l’amour d’une mĂšre et son amour propre ? Entre la vĂ©ritĂ© dite et le silence complice ? Entre le sang des siens et l’odeur d’une peau aimĂ©e ? Entre l’affirmation du jour et le remord de la nuit ? Eric Vigner a commandĂ© cette piĂšce pour les acteurs de son acadĂ©mie, alors mĂȘme qu’ils n’avaient pas Ă©tĂ© choisis. Pourtant, tant ils sont tous trĂšs justes, la piĂšce semble avoir Ă©tĂ© Ă©crite pour eux et pour Scott Turner Schofield StĂ©phane et la trĂšs impressionnante Jutta Johanna Weiss la mĂšre, qui complĂštent les six de l’acadĂ©mie. Le parti pris de Vigner prolonge la façon dont HonorĂ© lance ses mots au large des rives du rĂ©alisme et les laisse dĂ©river. Rien de naturaliste. Ni dans le jeu, ni dans les costumes Ă  commencer par ceux des jeunes garçons qui semblent sortis d’une photo de Bernard Faucon. Et nullement dans le dĂ©cor une plage de sable fin qui envahit les rues de la citĂ© et rend lunaires ses arbres, ses rĂ©verbĂšres. Le tout plongeant la piĂšce dans une ouate d’onirisme. En plein accord. L’histoire de Josef Fritzl De SuĂšde l’artiste plasticien Markus Öhrn et de Finlande les compagnies Nya Rampen et Institutet nous vient un Conte d’amour » de trois heures, le spectacle, Ă  ce jour, le plus troublant du festival. Un bloc opaque et lumineux Ă  la fois qui ne vous lĂąche plus, et vrille estomac et cervelet longtemps suite aprĂšs la publicitĂ© Le dispositif vidĂ©o de Conte d’amour » - Christophe Raynaud de Lage Au dĂ©part, un fait divers mondialement mĂ©diatisĂ© l’histoire de Josef Fritzl, un Autrichien qui, dans sa cave, sĂ©questra sa fille durant 24 ans, eut avec elle sept enfants. La haine, l’horreur auraient pu engendrer la mort, le suicide ou la fuite Ă  plus ou moins brĂšve Ă©chĂ©ance. Il n’en fut rien. Le temps qui n’en finit pas, les annĂ©es qui s’accumulent ne vont pas sans chemins de traverse et renversements, l’horreur engendre la douceur sans l’annuler pour autant, la haine est aussi fille de l’amour, un pĂšre reste un pĂšre. Mais le mystĂšre demeure. Et l’énigme reste entiĂšre comment tout cela, aujourd’hui, a-t-il Ă©tĂ© possible ? Un dispositif d’une effroyable justesse Les artistes du spectacle ne rĂ©pondent pas mais ouvrent l’espace de ce possible. Et le temps du spectacle – plus de trois heures – est le temps qu’il faut pour dĂ©ployer les ailes de ce dispositif en mĂ©nageant ses plages oĂč le temps se vide, oĂč le ressassement tient lieu de sablier. C’est Ă  la fois Ă©prouvant et fascinant. Et, comme un baume jetĂ© sur la plaie, traversĂ© de chants d’amour. Le dispositif est d’une effroyable et magnifique justesse. Sur la scĂšne, une minuscule barriĂšre blanche dĂ©limite le pĂ©rimĂštre propriĂ©taire comme dans bien des pavillons europĂ©ens. A l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre, un bloc Ă  trois Ă©tages. A mi-hauteur, un sofa oĂč est allongĂ© le pĂšre au dĂ©but du spectacle, entourĂ© de poupĂ©es de suite aprĂšs la publicitĂ© Une trappe mĂšne Ă  la partie basse un espace cave qui nous est masquĂ© par un drap blanc mais dont on percevra les ombres et les lumiĂšres c’est lĂ  que cela se passe. Et cela, on le voit, nous spectateurs, dans la partie haute, sur un Ă©cran vidĂ©o. Lequel parfois divisĂ© en deux diffuse les images en direct de ce qui se passe dans la cave. Soit une camĂ©ra fixe, comme une camĂ©ra de surveillance, disposĂ©e dans un angle de la piĂšce et dont les habitants de la cave regardent l’Ɠil et, partant, nous regardent ; une camĂ©ra mobile, miniature, que les habitants de la cave se passent, se filmant les uns les autres, et c’est comme un cordon ombilical qui les relie. ScĂšne de Conte d’amour » prise par la camĂ©ra vidĂ©o fixe Je t’aime papa... je t’aime papa » La force théùtrale de ce dispositif dont la vidĂ©o est constitutive de l’écriture et non fioriture comme souvent est complĂ©tĂ©e par un parti pris radical de distribution qui se rĂ©sume Ă  quatre individus la fille et ses deux enfants, dont un bĂ©bĂ©, sont jouĂ©s par des acteurs hommes, tout comme le pĂšre. Le faisceau de troubles que procure ce Conte d’amour » n’en est que renforcĂ©. Des effigies, des babioles miniatures filmĂ©es en gros plans, les chansons d’amour triste de la fille qui ne sait que chanter mĂȘme quand son pĂšre s’allonge sur elle, des jeux d’enfants entre le pĂšre incestueux et ses enfants, des phrases lancĂ©es comme Je t’aime papa », dont on ne sait si elles sont le fruit du cƓur ou de la peur, traversent cet espace confinĂ©. Car amour il y a aussi. Et conte donc. L’artiste suĂ©dois et les deux compagnies finlandaises travaillent actuellement Ă  une nouvelle crĂ©ation Nous aimons l’Afrique et l’Afrique nous aime » qui sera créée la saison prochaine Ă  Berlin. Commechaque annĂ©e, la LICRA est prĂ©sente au Festival d’Avignon. Au programme, des rencontres, des spectacles, des dĂ©bats et de la fraternitĂ© ! Et le regard des militants de la LICRA sur le cru 2016 du mythique Festival. Par Mano Siri, Abraham Bengio, Antoine Spire, Alain Blum , Betty Revel, Jean-Louis Rossi « Le jeu de l’amour []
Difficile de faire son choix Ă  Avignon cet Ă©tĂ© tant l'offre du festival officiel et de son pendant, le off » alternatif, est plĂ©thorique. Le Point vous aide Ă  y voir plus clair en vous suggĂ©rant dix spectacles Ă  rĂ©server de toute Moine noirL'intrigue AndreĂŻ Krovine est un Ă©crivain au bout du rouleau. En panne d'inspiration, il se retire Ă  la campagne pour se ressourcer chez l'un de ses vieux amis, Pessotski. Ce pĂ©piniĂ©riste misanthrope, qui vit entourĂ© de fleurs, rĂȘve de le voir Ă©pouser sa fille, Tania, et de reprendre ainsi la ferme qu'il a créée. Cet endroit est pour lui comme un jardin d'Éden. Mais, pour elle, c'est plutĂŽt un enfer ! Tania espĂšre qu'AndreĂŻ, en l'Ă©pousant, lui permettra de rejoindre la grande ville et d'Ă©chapper ainsi Ă  une vie qui l'insupporte. L'homme de lettres, quant Ă  lui, est totalement dĂ©boussolĂ©. D'autant plus qu'il semble hantĂ© par des visions. Un mystĂ©rieux moine noir vient, en effet, lui parler Ă  l'oreille chaque aime En confiant le rĂŽle de Krovine Ă  trois comĂ©diens diffĂ©rents l'Allemand Mirco Kreibich, l'AmĂ©ricain Odin Biron et le Russe Filipp Avdeev, tous remarquables et en diffractant ainsi cette histoire oĂč trois rĂȘves contradictoires finissent par se fracasser sur le mur de la folie, Kirill Serebrennikov transfigure la nouvelle fantastique d'Anton Tchekhov en drame critique Une ode Ă  la libertĂ© qui rĂ©sonne fort Ă  l'heure oĂč le metteur en scĂšne entame une nouvelle vie Ă  Berlin aprĂšs avoir dĂ» fuir la Russie. Dommage que la quatriĂšme partie allonge inutilement une piĂšce qui, sans ce ballet final, confinerait au chef-d' 15 juillet dans la cour d'honneur du palais des papes. À retrouver en mars 2023 au théùtre de la Ville hors les murs théùtre du ChĂątelet. Production Thalia Theater d' PartiL'intrigue L'humoriste punk Jon Gnarr dĂ©cide de se lancer dans la campagne Ă©lectorale pour la mairie de Reykjavik, la capitale de l'Islande. Une piĂšce inspirĂ©e de faits aime Le trĂšs beau texte de Faustine NoguĂšs et ses inventions narratives autour des champs lexicaux ; la libertĂ© crĂ©ative de cette jeune troupe qui alterne entre stand-up frontal et parodie de bataille Ă©lectorale ; le ton punk assumĂ© tant dans la forme que dans le fond ; le rythme palpitant du critique Une superbe farce politique au rythme effrĂ©nĂ©. DerriĂšre ses airs burlesques, une satire politique trĂ©pidante. Une orgie d'Ă©motions !Jusqu'au 26 juillet les jours pairs au théùtre du Train bleu. Texte et mise en scĂšne de Faustine LIRE AUSSIThéùtre quand le bouffon devient roiSoudain, chutes et envolsL'intrigue À l'ombre d'un arbre, dans ce qui semble ĂȘtre un jardin public, trois adolescents se retrouvent Ă  la fin des cours. Ils s'interrogent sur les diffĂ©rentes façons d'aimer, se lutinent gentiment. Ils vont Ă©videmment finir par s'Ă©prendre. Comment naissent les sentiments ? InspirĂ©e par les Fragments du discours amoureux de Roland Barthes, Marie Dilasser nous propose plusieurs Ă©bauches de rĂ©ponse, laissant le spectateur aime Ambre Dubrulle, Constance Guiouillier et InĂšs Do Nascimento, toutes trois sorties de l'École supĂ©rieure de comĂ©diens par l'alternance du studio théùtre d'AsniĂšres ESCA, insufflent beaucoup de lĂ©gĂšretĂ© Ă  ce spectacle tout critique Un texte poĂ©tique et drĂŽle, une mise en scĂšne inventive de Laurent Vacher et une interprĂ©tation trĂšs juste. On en 26 juillet Ă  la Manufacture-ChĂąteau Ă  10 h 40 dĂ©part navettes, relĂąche les 13 et 20 juillet. Une production de la compagnie du Jessica a-t-elle quittĂ© Brandon ?L'intrigue Un jour, Jessica entre dans un cafĂ© Starbucks et annonce Brandon, ou bien tu me parles, ou bien je te quitte. » Deux comĂ©diens belges, Emmanuel De Candido et Pierre Solot Ă©galement pianiste, mĂšnent l'enquĂȘte, sur les traces de l'amour de Brandon pour les jeux vidĂ©o, les mythes et les drones aime Le ton complice des deux comĂ©diens avec le public ; le laboratoire de machines et d'idĂ©es Ă  ciel ouvert sur le plateau ; le cĂŽtĂ© geek et les talents de la compagnie pour raconter des histoires attrayantes ; les ambiances tantĂŽt dĂ©contractĂ©es, tantĂŽt mystĂ©rieuses ; les rĂ©flexions autour de la guerre, du rĂŽle de lanceur d'alerte et du monde des jeux critique Une enquĂȘte théùtrale passionnante. L'art de dĂ©coller de l'insignifiant pour atterrir en zone inconnue. Une piĂšce Ă  tiroirs qui nous interroge sur les affres du monde numĂ©rique. Un vrai Ready Player One théùtral !Jusqu'au 26 juillet Ă  la Manufacture. Mise en scĂšne d'Emmanuel De Candido, Pierre Solot et Olivier Lenel. À Bruxelles en septembre, Ă  OrlĂ©ans et AngoulĂȘme en octobre, Ă  Suresnes en 2023
Notre histoireL'intrigue StĂ©phane et Jana sont comĂ©diens. Ils tombent amoureux au Festival d'Avignon. De leur idylle va naĂźtre une enfant qui leur demandera, Ă  ses 10 ans, Ă  laquelle des deux histoires de ses parents elle doit s'identifier. StĂ©phane est, en effet, juif lĂ  oĂč Jana est d'origine aime Pour raconter cette histoire en forme de quĂȘte des origines, StĂ©phane Schoukroun et Jana Klein multiplient les inventions. Ils donnent notamment la rĂ©plique Ă  deux intelligences artificielles
Notre critique Une maniĂšre trĂšs originale de raconter, par-delĂ  l'autofiction, le poids des histoires familiales dans la construction des 29 juillet au théùtre 11, boulevard Raspail Ă  15 h 30. RelĂąche les 12, 19 et 26 juillet. Compagnie S-Vrai. Coproduction musĂ©e national de l'Histoire de l'Immigration, Le Vaisseau-Cie Vertical LIRE AUSSISiri et Alexa font leurs premiers pas au théùtreJe ne cours pas, je voleL'intrigue La jeune Française Julie Linard s'apprĂȘte Ă  courir le 800 mĂštres aux Jeux olympiques. Son pĂšre l'a toujours poussĂ©e, mais sa mĂšre a eu des rĂ©ticences Ă  cette discipline sportive en raison d'une maladie de son petit frĂšre. Comment concilier l'envie de battre des exploits et une vie personnelle Ă©panouie ?On aime L'art de l'autrice Élodie Menant de nous faire connaĂźtre la vie de sportifs cĂ©lĂšbres Usain Bolt, Laure Manaudou, Haile
 et Rafael Nadal avant de nous plonger presque par surprise dans l'intimitĂ© des personnages. La piĂšce dĂ©borde d'Ă©motions fortes ; la mise en scĂšne trĂšs juste, les gĂ©niales chorĂ©graphies de Johan Nus et la direction de Johanna BoyĂ©, une metteuse en scĂšne si talentueuse qu'elle est attendue au Français Ă  l'automne avec La Reine des neiges
 Le rĂŽle du petit frĂšre tenu par Axel Mandron qui nous transmet la fragilitĂ© de son cas. Les potins lĂ©gers sur les critique Une magnifique plongĂ©e dans l'intimitĂ© des sportifs de haut niveau. Une course de rires et d'Ă©motions et deux talents Ă  dĂ©couvrir Élodie Menant et Johanna BoyĂ©, dĂ©jĂ  repĂ©rĂ©es sur le spectacle Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?Jusqu'au 30 juillet Ă  16 h 15 au théùtre du Roi RenĂ©. Texte d'Élodie Menant et mise en scĂšne de Johanna BoyĂ©. SĂ©ance de rattrapage Ă  Paris au théùtre du n'est qu'une histoire de balancesL'intrigue Ludmilla est une comĂ©dienne angoissĂ©e. Elle doute beaucoup malgrĂ© le succĂšs et a le sentiment de vaciller dans sa vie personnelle. Elle confie sur scĂšne les raisons pour lesquelles elle se sent chanceler. Ouvrant son cƓur au public, elle livre en chanson ses tourments intimes mais aussi et surtout ses secrets pour retrouver l'Ă©quilibre. Un autoportrait audacieux et aime Le cocktail de cirque et de musique, l'Ă©criture novatrice et la complicitĂ© d'Ashtar Muallem, Blade AliMBaye et Ludmilla Dabo, qui irradient littĂ©ralement dans ce format court commandĂ© par la SociĂ©tĂ© des auteurs et compositeurs dramatiques SACD dans le cadre de l'Ă©vĂ©nement Vive le sujet ! ».Notre critique OĂč trouve-t-elle donc l'Ă©nergie qui lui permet de jouer deux fois par jour ? Alors qu'elle est, chaque soir, sur scĂšne dans le AnaĂŻs Nin d'Élise Vigier au théùtre BenoĂźt XII, Ludmilla Dabo consacre ses matinĂ©es Ă  ce spectacle, oĂč elle nous fait dĂ©couvrir deux nouvelles facettes de sa personnalitĂ© ses talents d'acrobate et d'autrice. Ne pas manquer la proposition qui suit cosignĂ©e Mellina Boubetra, Julie Compans et Patrick de Oliveira. LĂ  aussi, un petit bijou de danse !Jusqu'au 14 juillet Ă  11 heures au jardin de la Vierge du lycĂ©e Saint-Joseph. Texte de Ludmilla Dabo, avec Ashtar Muallem, Blade AliMBaye et Ludmilla retour de Richard III par le train de 9 h 24L'intrigue Un pĂšre de famille embauche des comĂ©diens dans une maison de campagne pour jouer le rĂŽle de ses proches morts dans un accident. Mais il cache un terrible secret
On aime La joyeuse bande de comĂ©diens dĂ©jantĂ©s, capables de passer du coq Ă  l'Ăąne en une fraction de seconde ; les chorĂ©graphies inventives comme quand ils jouent au ping-pong ; les mises en abĂźme qui donnent le tournis et effacent le vrai du faux ; le comĂ©dien Jean-Gilles Barbier en bon macho lourdingue mais sensible ; l'auteur et comĂ©dien Gilles Dyrek qui joue l'ami du protagoniste et part dans des envolĂ©es absurdes ; le schtroumpf en chaussette noire qui porte le combinĂ© mobile pour les appels critique Une piĂšce attachante et exaltante. Plus qu'une comĂ©die loufoque, un mode d'emploi pour se rĂ©concilier avec sa 30 juillet Ă  12 h 10 au théùtre du Roi RenĂ©. Auteur Gilles Dyrek. Mise en scĂšne Éric histoire d'amourL'intrigue Les idylles finissent mal, en gĂ©nĂ©ral. Katia et Justine vont en faire l'amĂšre expĂ©rience. La piĂšce d'Alexis Michalik, créée il y a deux ans Ă  Paris et sacrĂ©e par un moliĂšre en 2020, est Ă  l'affiche du tout nouveau théùtre de la CitĂ© des papes la Scala aime Jusqu'au 17 juillet, c'est Alexis Michalik qui se glisse Ă  nouveau dans le rĂŽle de William, un Ă©crivain en proie Ă  ses critique Un spectacle, conçu comme pour Broadway, alternant scĂšnes comiques et tire-larmes, rythmĂ©es par de grands tubes 30 juillet Ă  la Scala Provence, Ă  18 h 30. RelĂąche les 18 et 25. Avec Marica Soyer, Pauline Bression et Juliette Delacroix. En alternance, Alexis Michalik et Paul Lapierre, mais aussi Victoire Brunelle-RĂ©my, Élisa de Lambert et Lila galets au Tilleul sont plus petits qu'au Havre ce qui rend la baignade bien plus agrĂ©ableL'histoire Il n'y en a pas ! Quatre comĂ©diens-chanteurs occupent le large plateau autour de onze chaises. Qu'advient-il quand on parle pour ne rien dire ?On aime L'art de la troupe de crĂ©er une tension ou une Ă©motion Ă  partir d'un dialogue rĂ©pĂ©titif, d'une conversation anodine ou d'un placement de chaises ; la cohĂ©sion groupale des interprĂštes ; la scĂšne trĂšs cinĂ©matographique des quatre chaises qui se sĂ©parent et qui auraient trĂšs bien pu ĂȘtre le happy end » du critique Le théùtre de l'absurde retrouve ses lettres de noblesse. Un divertissement rafraĂźchissant d'une heure 29 juillet Ă  15 heures au théùtre 11. RĂ©servations sur Internet. Le 28 septembre Ă  Paris, en dĂ©cembre Ă  Mont-Saint-Aignan 76 et Évreux 27, Deauville 14, en janvier 2023 Ă  Cherbourg 50.Et aussi
Miracles Patinoire un mĂ©lange envoĂ»tant de hip-hop et de danse contemporaine par la compagnie monsieur Haffmannthéùtre du Roi RenĂ© la piĂšce a dĂ©jĂ  des annĂ©es et des moliĂšres. Pourtant, le texte et la mise en scĂšne de Jean-Philippe Daguerre restent d'une telles puissance et acuité 
Cesamedi 27 novembre 2021 Ă  19h50, TMC diffusera la suite de la saison 27 des MystĂšres de l'amour. Serge GisquiĂšre n'est plus apparu dans la sĂ©rie depuis dĂ©but janvier. Le comĂ©dien explique Devoir de mĂ©moire mais aussi hymne Ă  l’amour paternel Ă  voir, vraiment Théùtre la Luna, 18h45, 1h15. Du 7 au 31 juillet, relĂąche les 13, 20, 27 RĂ©servations au 04 90 86 96 28 C’est pour vivre des moments comme ceux-lĂ  que je vais au théùtre ĂȘtre captivĂ©e par une histoire qui se construit petit Ă  petit et nous tient en haleine tout du long, Ă©prouver des sentiments d’une grande force au point d’en frissonner et d’en pleurer mĂȘme, et ressortir en se disant que la force de l’amour est au-dessus de tout et que l’humanitĂ© finit toujours par triompher mĂȘme dans la pire des horreurs. David BrĂ©court est magistral dans ce seul-en-scĂšne. Il mĂšne le rĂ©cit de main de maĂźtre et sait jouer de nos Ă©motions avec brio, nous faisant passer du rire aux larmes. Il est Z, cet homme qui vient de devenir grand-pĂšre et qui dĂ©cide de transmettre Ă  son fils un message qu’il enregistre sur un magnĂ©tophone Ă  bandes. Dans un dĂ©cor rempli de pendules et de rĂ©veils, il hĂ©site, s’arrĂȘte, recommence ; il nous agace un peu, mais on comprend que ce qu’il a Ă  confier est difficile Ă  exprimer. La tension monte alors et l’on attend avec impatience de dĂ©couvrir ce message qu’il veut transmettre. On apprend qu’il est un survivant, un rescapĂ© d’Auschwitz, on voit le tatouage sur son bras, mais ce n’est pas de lui dont il veut parler, il va nous raconter le comportement d’un pĂšre dans le train de la dĂ©portation. Ce pĂšre fera tout pour prĂ©server son fils de l’effroyable vĂ©ritĂ©, pour le mettre dans une bulle poĂ©tique, il fera tout pour le distraire mais aussi pour l’instruire, lui donnant des leçons de français, de mathĂ©matiques, lui transmettant ses valeurs, tout ce qui ferait de lui un homme. Il se livre Ă  une course contre le temps bouleversante d’humanitĂ©, il fera preuve d’un amour paternel inconditionnel. Le texte de Gilles SĂ©gal est beau et puissant. Z n’a pas compris ce pĂšre, il lui en a voulu, s’est Ă©nervĂ© contre lui, mais en devenant grand-pĂšre, il semble qu’il l’ait compris. La puissance de l’amour d’un pĂšre pour son fils est au-dessus de tout et dĂ©passe tout mĂȘme les pires horreurs, voilĂ  le message. Cette piĂšce nous donne un bouleversant message d’humanitĂ© portĂ© par un comĂ©dien brillant, elle est aussi un appel poignant au devoir de mĂ©moire mais Ă©galement un hymne Ă  l’amour paternel. Une splendide leçon de vie, Ă  voir vraiment. Sandrine Retour Ă  la liste de nos comptes rendus 2021 Retour Ă  la liste de nos comptes rendus 2019 environ 10% sont repris en 2021 Et notre prĂ©sĂ©lection, Ă©videmment subjective Un peu de lĂ©gĂšretĂ©, avec notre jeu-concours culturel de l’étĂ© Kan Lamou Ăšk lo azar i zouĂ© avek" de Lolita TergĂ©mina d’aprĂšs le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux, dans le TOMA 2022 Ă  La La 56Ăšme Ă©dition du Festival OFF d’Avignon se tiendra du 7 au 30 juillet 2022. CinĂ©, SĂ©ries, Culture sera prĂ©sent du 9 au 16 juillet pour couvrir le festival et vous faire vivre cet Ă©vĂ©nement au plus prĂšs. Cette annĂ©e, ce ne sont pas moins de 1570 spectacles qui seront prĂ©sentĂ©s lors de cette Ă©dition 2022 du Festival OFF d’Avignon. Il est souvent difficile pour les spectateurs de faire un choix tellement le programme est dense et regorge de spectacles trĂšs diffĂ©rents. C’est la raison pour laquelle CinĂ©, SĂ©ries, Culture a dĂ©cidĂ© de vous proposer une prĂ©sĂ©lection des spectacles les plus intĂ©ressants Ă  voir durant cette 56Ăšme Ă©dition du Festival OFF d’Avignon. Cette prĂ©-sĂ©lection se fera en deux parties les spectacles dĂ©jĂ  vus durant les Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes ou multirĂ©compensĂ©s qui reprĂ©sentent donc des valeurs sĂ»res et ceux sĂ©lectionnĂ©s dans le programme qui laissent prĂ©sager le meilleur sur le papier. Mes coups de cƓur du Festival OFF lors des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes On commence tout de suite avec mon Ă©norme coup de cƓur du Festival OFF 2018 qui a depuis Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par 4 MoliĂšres en 2019 MoliĂšre du Théùtre PrivĂ©, MoliĂšre du Meilleur Auteur, MoliĂšre du Metteur en scĂšne et MoliĂšre du meilleur ComĂ©dien il s’agit de La Machine de Turing. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2018. Saluons la performance remarquable et toute en sensibilitĂ© de BenoĂźt SolĂšs dans le rĂŽle d’Alan Turing et du camĂ©lĂ©on » Amaury De Crayencour, qui endosse plusieurs costumes tout au long de l’histoire, du policier qui interroge Alan Turing Ă  l’amant de ce dernier. Et, malgrĂ© le sujet sĂ©rieux, La Machine de Turing n’en oublie pas pour autant d’ĂȘtre drĂŽle. La mise en scĂšne de Tristan Petitgirard est Ă©galement remarquable le procĂ©dĂ© utilisĂ© avec un Ă©cran sur scĂšne fonctionne Ă  merveille. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite Ă  lire l’interview de BenoĂźt SolĂšs faite lors de l’édition 2019 du Festival OFF d’Avignon. La Machine de Turing 1h20 Auteur BenoĂźt SolĂšs Metteur en scĂšne Tristan Petitgirard Avec BenoĂźt SolĂšs, Gregory Benchenafi ou Jules Dousset A l’affiche de La Scala Provence du 7 au 30 juillet 2022 Ă  12h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sĂ©rieux par le sergent Ross. Mais sa prĂ©sence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme dĂ©tenant de nombreux secrets
 De son incroyable acharnement pour briser l’Enigma », Ă  sa course irrĂ©pressible pour comprendre le code » de la nature, nous dĂ©couvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une machine pensante », vĂ©ritable genĂšse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs
 Voici le destin hors du commun d’un gĂ©nie injustement restĂ© dans l’ombre et broyĂ© par la machine » bien-pensante de l’Angleterre des annĂ©es 50. Un homme qui a changĂ© le monde ! Une des autres valeurs sĂ»res de ce Festival OFF d’Avignon se nomme Adieu Monsieur Haffmann et a obtenu 4 MoliĂšres en 2018 MoliĂšre du Théùtre PrivĂ©, MoliĂšre de l’Auteur, MoliĂšre du Second rĂŽle masculin et MoliĂšre de la RĂ©vĂ©lation FĂ©minine. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2019. Que dire de plus qui n’a pas dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit sur cette piĂšce ? Adieu Monsieur Haffmann est une rĂ©ussite totale. La piĂšce est brillante une mise en scĂšne soignĂ©e, un texte dĂ©licatement teintĂ© de touches d’humour – malgrĂ© le sujet grave – et des comĂ©diens excellents. A voir absolument. Adieu Monsieur Haffmann 1h30 Auteur Jean-Philippe Daguerre Metteur en scĂšne Jean-Philippe Daguerre Avec Benjamin BreniĂšre, Anne Plantey, Alexandre Bonstein, Marc Siemiatycki, Jean-Philippe Daguerre, Benjamin Egner, SalomĂ© Villiers A l’affiche du Théùtre du Roi RenĂ© du 7 au 30 juillet 2022 Ă  10h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Paris. Mai 1942. Le port de l’étoile jaune est dĂ©crĂ©tĂ© pour les Juifs. Au bord de la faillite, Joseph Haffmann propose Ă  son employĂ© Pierre Vigneau de lui confier sa bijouterie en attendant que la situation s’amĂ©liore. Pierre accepte, Ă  condition que Joseph offre Ă  sa femme ce qu’il ne parvient pas Ă  lui offrir un enfant. En Ce temps-lĂ  l’amour
 fut mon coup de cƓur de l’édition 2019. Il a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©lu Meilleur Spectacle au Festival OFF 2021 par la presse. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2019. Il faut absolument aller voir En ce temps-lĂ , l’amour.., un spectacle bouleversant dont on ne peut ressortir indemne. Une leçon de vie, un texte poignant qui, malgrĂ© le sujet, ne tombe jamais dans le pathos et qui, par l’interprĂ©tation d’une rare intensitĂ© de David BrĂ©court, touche les Ă©toiles
 En complĂ©ment de cet article, et si vous souhaitez en savoir plus sur En ce temps-lĂ , l’amour
, je vous invite Ă  dĂ©couvrir l’interview de David BrĂ©court. En ce temps-lĂ  l’amour 1h15 Auteur Gilles Segal Metteur en scĂšne Christophe Gand Avec David BrĂ©court A l’affiche du Théùtre La Luna du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h00 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© Z. vient tout juste d’ĂȘtre grand-pĂšre. Il se dĂ©cide Ă  enregistrer pour son fils, sur bandes magnĂ©tiques, un souvenir gravĂ© Ă  jamais dans sa mĂ©moire. Sa rencontre avec un pĂšre et son jeune garçon dans le train qui les conduisait aux camps de la mort. Le temps du trajet, ignorant le chaos qui s’installe de jour en jour dans le wagon, ce pĂšre va profiter de chaque instant pour transmettre Ă  son fils l’essentiel de ce qui aurait pu faire de lui un homme. Bien que la piĂšce ait Ă©tĂ© créé en Avignon, ce n’est pas au Festival OFF mais Ă  Paris, au Théùtre Montparnasse, que j’ai dĂ©couvert Marie des Poules, Gouvernante chez George Sand en 2021, aprĂšs que la piĂšce ait Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par deux MoliĂšres en 2020 MoliĂšre de la Meilleure ComĂ©dienne pour BĂ©atrice Agenin / MoliĂšre du Théùtre privĂ©. LĂ  aussi, ce fut un coup de cƓur pour moi. BĂ©atrice Agenin a amplement mĂ©ritĂ© son MoliĂšre de la Meilleure ComĂ©dienne pour Marie des Poules, gouvernante chez George Sand car elle Ă©clabousse de son talent cette piĂšce de GĂ©rard Savoisien, jouant tour Ă  tour plusieurs personnages la Marie des Poules Ă  11 ans qui roule les r » et la Marie adulte qui se souvient Ă  la terrasse d’un cafĂ© ainsi que George Sand sans jamais Ă©garer le spectateur. Face Ă  elle, Arnaud Denis – qui est Ă©galement le metteur en scĂšne de la piĂšce – n’est pas en reste dans le rĂŽle dĂ©testable du fils de George Sand. Marie des Poules, gouvernante chez George Sand 1h20 Auteur GĂ©rard Savoisien Metteur en scĂšne Arnaud Denis Avec BĂ©atrice Agenin et Arnaud Denis A l’affiche du Théùtre La Luna du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h30 relĂąches les 10, 17 et 24 juillet RĂ©sumĂ© Lorsque, Ă  onze ans, Marie Caillaud entre Ă  Nohant au service de George Sand, elle ne sait pas encore qu’on l’appellera Marie des Poules, la servante qui va chercher les Ɠufs au poulailler. Elle ne sait pas non plus qu’elle y apprendra Ă  lire, Ă  Ă©crire, Ă  jouer la comĂ©die et Ă  interprĂ©ter 35 piĂšces Ă©crites par George Sand. Elle sait encore moins qu’elle Ă©prouvera les souffrances d’un amour qui va la marquer Ă  vie. Maurice, le fils de George, entretiendra avec elle une liaison qui perdurera pendant plusieurs annĂ©es. Quelle sera l’attitude de George Sand ? De Maurice ? Les conventions sociales briseront-elles les espĂ©rances de Marie ? Quel sera le destin de Marie des Poules ? En 2019, j’ai pu assister Ă  la toute premiĂšre reprĂ©sentation de Fabien, mise en scĂšne par Marc Pistolesi, au Théùtre Comoedia d’Aubagne, Ă  l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Marcel Pagnol. La piĂšce n’avait jamais Ă©tĂ© rejouĂ©e depuis sa crĂ©ation en 1956 Ă  Paris. Fabien est une comĂ©die sociale drĂŽle et fĂ©roce construite sur un drame qui se dĂ©roule dans l’univers des Monstres » et des curiositĂ©s » des Foires de l’époque. TrĂšs Ă©loignĂ©e de l’univers habituel de son auteur, la piĂšce parvient Ă  conquĂ©rir trĂšs vite le public car elle reste rĂ©solument moderne dans son propos, abordant le sujet de la manipulation psychologique avec la figure du pervers narcissique. La mise en scĂšne et le rythme de la piĂšce n’épargnent pas le public. A voir absolument. Fabien 1h20 Auteur Marcel Pagnol Metteur en scĂšne Marc Pistolesi Avec Nicolas Dromard, Solange Milhaud, Marie Colucci, Carlotta Moraru, Laure Dessertine, Olivier Cesaro, Jean-Michel Rucheton, Damien D’Andrea et StĂ©phane Albertini en alternance avec RĂ©mi Cresta A l’affiche du Théùtre du ChĂȘne Noir du 7 au 30 juillet 2022 Ă  13h15 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Amoureuse, Milly l’est assurĂ©ment, totalement de Fabien. Lui le photographe charismatique, adulĂ© par toute la troupe hĂ©tĂ©roclite et flamboyante de monstres de foires, de ce cirque hors du temps. Les hommes l’admirent, les femmes le chĂ©rissent. Mais quand la porte de la roulotte se referme sur son intimitĂ©, c’est un tout autre masque qu’arbore Fabien. Celui d’un manipulateur qui se joue de tous et surtout de toutes. L’arrivĂ©e de Marinette, la jeune soeur de Milly, viendra comme dans un Luna Park, jouer les Chamboule tout ». De Quoi je me mĂȘle est la comĂ©die parfaite pour passer un bon moment seul, en famille ou entre amis. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2019. De Quoi je me mĂȘle est une comĂ©die enlevĂ©e, au rythme effrĂ©nĂ©, et interprĂ©tĂ©e par un trio de comĂ©diens qui servent Ă  merveille leurs rĂŽles la femme psychorigide, le mari qui a tout d’un adolescent attardĂ© et l’écrivain dĂ©pressif. Au-delĂ  de la comĂ©die, la confrontation de ces 3 personnages donne Ă©galement Ă  s’interroger sur les rapports humains. De quoi je me mĂȘle 1h20 Auteur Pascal Rocher, Joseph Gallet Metteur en scĂšne Catherine Marchal Avec Joseph Gallet, Pascal Rocher, Nathalie Tassera ou Joyce Franrenet, Carine Ribert, Alexandre Guilbaut A l’affiche du Théùtre Le Palace du 7 au 30 juillet 2022 Ă  16h00 relĂąches les 12 & 19 juillet RĂ©sumĂ© Comment arriver Ă  sauver son couple quand on se retrouve contraint de cohabiter avec une troisiĂšme personne qui ne jure que par le divorce ? Marion et Mathieu sont mariĂ©s depuis 10 ans. Pour sauver leur couple, ils ont une idĂ©e originale revivre dans les moindres dĂ©tails le week-end oĂč ils sont tombĂ©s amoureux. Pour cela, ils relouent la maison dans laquelle ils s’étaient rencontrĂ©s. Mais en arrivant, ils dĂ©couvrent qu’elle est dĂ©jĂ  occupĂ©e par Pierre, Ă©crivain dĂ©pressif venu s’isoler pour Ă©crire un livre sur les bienfaits du divorce. Le trio va devoir passer le week-end ensemble la cohabitation promet d’ĂȘtre explosive ! SignĂ© Dumas fut une de mes belles dĂ©couvertes du Festival OFF 2018. Elle est de retour cette annĂ©e, avec une distribution diffĂ©rente de celle d’origine Guillaume Sentou remplace Davy Sardou et Samuel Charle remplace Thomas Sagols. Je vous laisse dĂ©couvrir ce que j’avais Ă©crit au sujet de la piĂšce en 2018. SignĂ© Dumas nous plonge dans le cabinet de travail d’Alexandre Dumas oĂč, pendant qu’Auguste Maquet s’échine Ă  Ă©crire des chapitres du prochain roman de l’écrivain, ce dernier ne se soucie que de l’avancĂ©e des travaux de son chĂąteau. La querelle qui survient entre les deux finit par pousser les deux hommes Ă  se disputer la paternitĂ© des plus grands succĂšs d’Alexandre Dumas. Belle performance d’acteurs pour Xavier Lemaire et Davy Sardou qui nous offrent un beau duel entre Alexandre Dumas et Auguste Maquet, dans une belle mise en scĂšne de Tristan Petitgirard. SignĂ© Dumas 1h20 Auteur Cyril Gely et Eric Rouquette Metteur en scĂšne Tristan Petitgirard Avec Xavier Lemaire, Guillaume Sentou, Samuel Charle A l’affiche du Théùtre La Luna du 7 au 30 juillet 2022 Ă  11h15 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© En 1848, Alexandre Dumas est Ă  son apogĂ©e. Il travaille avec son fidĂšle collaborateur, Auguste Maquet. Ils forment ensemble le recto et le verso des pages qui passionnent les lecteurs du monde entier
 Pourtant, quand Ă©clate une querelle entre les deux hommes, une question cruciale se pose quelle est la part exacte de l’un et de l’autre dans cette grande rĂ©ussite ? Lequel des deux est le pĂšre de d’Artagnan et de Monte-Cristo ? Et si c’est Dumas qui signe, jusqu’oĂč Maquet peut-il, lui aussi, prĂ©tendre ĂȘtre l’auteur de ses Ɠuvres ? Les valeurs sĂ»res les piĂšces de théùtre rĂ©compensĂ©es SalomĂ© Villiers vient tout juste de se voir dĂ©cerner le MoliĂšre de la RĂ©vĂ©lation FĂ©minine pour Le Montespan. Ayant lu le roman lors de sa sortie en 2008, j’ai hĂąte de dĂ©couvrir cette adaptation théùtrale. Le Montespan 1h30 Auteur Jean TeulĂ© Metteur en scĂšne Etienne Launay Avec MichaĂ«l Hirsch, Simon Larvaron, SalomĂ© Villiers A l’affiche de La Condition des Soies du 7 au 30 juillet 2022 Ă  16h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© En 1663, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, et la charmante Françoise de Rochechouart, tombent fous d’amour et se marient. Les dettes s’accumulent et le Marquis doit absolument s’attirer les bonnes grĂąces du Roi-Soleil. Louis-Henri part donc en guerre pour Louis XIV, et se rĂ©jouit durant son absence que Françoise soit introduite Ă  la cour auprĂšs de la Reine. Mais c’est sans compter sur les appĂ©tits du roi pour sa tendre Ă©pouse. La nouvelle favorite ! PrĂȘt Ă  tout pour rĂ©cupĂ©rer celle qu’on n’aime qu’une fois dans une vie », il dĂ©clare une guerre sans relĂąche contre le monarque, refusant toutes faveurs attachĂ©es Ă  sa condition de cocu royal, et allant mĂȘme jusqu’à orner son carrosse de cornes gigantesques
 Le Petit Coiffeur vient d’obtenir une nomination aux MoliĂšres 2022 dans la CatĂ©gorie Auteur Francophone. Elle a Ă©galement reçu le prix Coup de CƓur au Festival OFF 2021. La piĂšce a Ă©tĂ© Ă©crite et mise en scĂšne par Jean-Philippe Daguerre, Ă  qui l’on doit dĂ©jĂ  Adieu Monsieur Haffmann. Le Petit Coiffeur 1h25 Auteur Jean-Philippe Daguerre Metteur en scĂšne Jean-Philippe Daguerre Avec Arnaud Dupont, Brigitte Faure, Romain Lagarde, Charlotte Matzneff, Thibault Pinson A l’affiche du Théùtre Actuel du 7 au 30 juillet 2022 Ă  10h00 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Juillet 1944 Chartres est libĂ©rĂ©e de l’Occupation allemande. Chez les Giraud, on est coiffeur de pĂšre en fils, et c’est donc Pierre qui a repris le salon hommes » de son pĂšre, mort dans un camp de travail. Marie, sa mĂšre, hĂ©roĂŻne de la RĂ©sistance, s’occupe du salon femmes » et se charge aussi de rabattre des clientes vers son fils, pour se prĂȘter Ă  une activitĂ© un peu particuliĂšre. Tout est dans l’ordre des choses jusqu’à ce que Lise entre dans leur vie
 Gardiennes a Ă©tĂ© Ă©lu meilleur seul en scĂšne du Festival OFF d’Avignon 2018. La piĂšce remplit les salles depuis 4 ans. Gardiennes 1h15 Auteur Fanny Cabon Metteur en scĂšne Bruno De Saint Riquier Avec Fanny Cabon A l’affiche du Théùtre des 3 Soleils du 7 au 30 juillet 2022 Ă  15h05 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© De 1920 Ă  nos jours, dix mĂšres, filles et sƓurs d’une mĂȘme famille livrent leurs tĂ©moignages sur la dĂ©couverte de l’amour, de la sexualitĂ©, de l’enfantement. Elles partagent des histoires cachĂ©es, enfouies, qui ne se disaient et ne se disent encore maintenant la plupart du temps qu’entre femmes et lĂšvent le voile sur leur intimitĂ©, avec honnĂȘtetĂ©, poĂ©sie, tendresse et humour sur des secrets et des actes parfois interdits avec ce que cela impliquait avant la loi Veil. Au fil des rĂ©cits ces femmes deviennent les nĂŽtres nos grands-mĂšres, nos tantes, nos mĂšres, nos cousines, nos filles, nos compagnes
 Une Histoire d’Amour est signĂ©e Alexis Michalik, auteur et metteur en scĂšne de nombreuses piĂšces Ă  succĂšs Edmond, Le Porteur d’Histoire, etc.. Il a d’ailleurs Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© en 2020 par le MoliĂšre de la Mise en ScĂšne d’un Spectacle de Théùtre privĂ©. Une Histoire d’Amour 1h25 Auteur Alexis Michalik Metteur en scĂšne Alexis Michalik Avec Pauline Bression, Juliette Delacroix, Alexis Michalik ou Paul Lapierre, Marica Soyer, Victoire Brunelle-RĂ©my ou Elisa De Lambert ou Lila Fernandez A l’affiche de La Scala Provence du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h35 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Comment l’amour peut-il finir ? C’est la question que l’on se pose ici. Ces personnages pourtant plongĂ©s dans les pires affres du sentiment amoureux, qui vont devoir traverser la perte, le deuil, l’abandon, vont de l’avant, toujours. Ils font avec, malgrĂ© leurs bĂ©quilles et leurs blessures. Ils ont dĂ©jĂ  touchĂ© le fond, mais en se confrontant les uns aux autres, en se dĂ©battant avec une Ă©nergie proche du dĂ©sespoir face Ă  la mort qui approche, en se criant dessus, en se prenant dans les bras, ils vivent, douloureusement, et ils vivent fort. Nous allons rire de leur dĂ©tresse, nous allons pleurer avec eux. Nous allons les aimer, tous. Car cette histoire a l’air triste et pourtant, au fond, c’est une histoire d’amour. La Promesse de l’Aube est l’adaptation théùtrale du livre de Romain Gary. Il vient d’ĂȘtre nommĂ© aux MoliĂšres 2022 dans la catĂ©gorie Seul en ScĂšne. La Promesse de l’Aube 1h05 Auteur Romain Gary Metteur en scĂšne StĂ©phane Laporte, Dominique Scheer Avec Franck Desmedt A l’affiche du Petit Louvre Templiers du 7 au 30 juillet 2022 Ă  12h00 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© Romain Gary raconte sa jeunesse, son dĂ©racinement, sa relation Ă  sa mĂšre qui l’élĂšve seule. Elle rĂȘve de grandeur pour lui. Il n’aura de cesse d’essayer d’ĂȘtre Ă  la hauteur de ce rĂȘve. Passant de la mĂšre Ă©touffante d’amour Ă  la femme de mĂ©nage espiĂšgle, du grand De Gaulle Ă  une galerie de petits parisiens qui traversent la terrible guerre, Franck Desmedt retrace avec virtuositĂ© l’itinĂ©raire de l’un des auteurs les plus mystĂ©rieux, le seul Ă  avoir obtenu deux fois le prix Goncourt
 Changer l’eau des fleurs est l’adaptation théùtrale du roman Ă  succĂšs de ValĂ©rie Perrin. Caroline Rochefort vient d’ĂȘtre nommĂ©e aux MoliĂšres 2022 dans la catĂ©gorie RĂ©vĂ©lation FĂ©minine pour cette piĂšce. Changer l’eau des fleurs 1h15 Auteur ValĂ©rie Perrin Metteur en scĂšne SalomĂ© Lelouch, MikaĂ«l Chirinian Avec Caroline Rochefort, Morgan Perez, MikaĂ«l Chirinian A l’affiche du Théùtre du ChĂȘne Noir du 7 au 30 juillet 2022 Ă  15h15 relĂąches les 11, 18 & 25 juillet RĂ©sumĂ© Violette est garde-cimetiĂšre dans une petite ville de Bourgogne. Un jour parce qu’un homme dĂ©couvre que sa mĂšre veut ĂȘtre enterrĂ©e auprĂšs d’un inconnu, tout bascule. Des liens, qui unissent les vivants et les morts, sont exhumĂ©s. ComĂ©diens ! a obtenu 5 trophĂ©es de la comĂ©die musicale en 2018 Meilleure ComĂ©die Musicale, Meilleure mise en scĂšne, Meilleur livret, InterprĂšte Masculin, InterprĂšte FĂ©minine. ComĂ©diens ! 1h35 Auteur Eric Chantelauze Metteur en scĂšne Samuel SenĂ© Avec Marion PreĂŻtĂ©, Fabian Richard, Cyril Romoli A l’affiche du Théùtre des 3 Soleils du 7 au 30 juillet 2022 Ă  11h35 relĂąches les 12, 19 & 26 juillet RĂ©sumĂ© Paris 1948. Au tout nouveau Théùtre AndrĂ© Valette, trois comĂ©diens s’apprĂȘtent Ă  jouer la version musicale d’un cĂ©lĂšbre vaudeville. Mais, au cours de l’ultime rĂ©pĂ©tition, la tension monte
 Et dans les coulisses un autre spectacle s’écrit. Une Vie sur mesure a Ă©tĂ© Ă©lu Meilleur Seul en ScĂšne du Festival OFF d’Avignon 2021. Depuis sa crĂ©ation, la piĂšce a dĂ©jĂ  attirĂ© plus de 300 000 spectateurs dans les salles. Une vie sur mesure 1h20 Auteur CĂ©dric Chapuis Metteur en scĂšne StĂ©phane Battle Avec Pierre Martin A l’affiche du Théùtre des Lucioles du 7 au 30 juillet 2022 Ă  18h05 relĂąches les 13, 20 & 27 juillet RĂ©sumĂ© Loin d’ĂȘtre idiot ou attardĂ©, Adrien Lepage est juste
 diffĂ©rent. Tout commence le jour oĂč ce gamin, beau de naĂŻvetĂ©, se dĂ©couvre, presque par accident, une passion absolue pour la batterie. DĂ©bordant de malice et d’enthousiasme, il livre alors le rĂ©cit live » de sa romance extraordinaire. Pas moins de deux batteries sont nĂ©cessaires au partage de cet amour pour les rythmes. Adrien joue et aime toutes les musiques, le blues, le rock, la techno en passant par le jazz et la bossa nova. Petit Ă  petit, et presque malgrĂ© lui, le tout jeune homme lĂšve le voile, sur une histoire aussi drĂŽle que bouleversante, mieux qu’une destinĂ©e flamboyante, une vie sur mesure. On en a dĂ©sormais terminĂ© pour ce premier tour d’horizon des piĂšces Ă  ne pas manquer lors de ce Festival OFF d’Avignon 2022. On se retrouve vendredi pour une nouvelle sĂ©lection. PouzaugesTHÉÂTRE - EN CE TEMPS-LÀ, L'AMOUR. THÉÂTRE EN CE TEMPS LÀ, L'AMOUR Ă  Pouzauges Sortie Culturelle Consultez les Horaires Avis sur cette Sortie Culturelle et le Plan d'AccĂ©s TĂ©l et CoordonnĂ©es. Ajouter un lieu sur libre et c'est complĂštement gratuit ! QualitĂ© de Vie . Population et nombre d'habitants de Pouzauges; Anima » est une installation performance spectaculaire conçue par la metteure en scĂšne MaĂ«lle PoĂ©sy et la photographe plasticienne NoĂ©mie Goudal. Sur un triptyque d’écrans gĂ©ants dĂ©filent des images de palmiers, de rochers, d’une grotte et de l’eau
 pour provoquer calmement un choc salutaire entre les respirations de la Terre avec ses 4,5 milliards d’annĂ©es d’existence, et le souffle court de l’existence humaine. Rencontre. RFI Votre spectacle est troublant. Devant les yeux incrĂ©dules des spectateurs se dĂ©composent et recomposent les images et les rĂ©alitĂ©s, nos visions du temps et de l’espace, et nos certitudes. De quel anima » parle-t-on ? MaĂ«lle PoĂ©sy On parle de l’ñme, de l’animation du vivant et de tout ce qui respire. Comme on parle de la gĂ©ographie de notre planĂšte et du deep time », du temps de la Terre, pour nous, c’était important de parler aussi de sa vie intrinsĂšque. Pour cela, cela s’appelle ĂȘtes photographe plasticienne. Une large partie de votre crĂ©ation consiste Ă  un triptyque en mĂ©tamorphose permanente, composĂ© de trois grands Ă©crans de 5 mĂštres sur 5 mĂštres. Des images projetĂ©es sur des Ă©crans, est-ce du théùtre ? Une sorte de théùtre d’images ? NoĂ©mie Goudal Pour moi, les trois Ă©crans sont surtout lĂ  pour crĂ©er une forme immersive. Au théùtre, on a une sensation de public-scĂšne. LĂ , le public Ă©tait invitĂ© Ă  l’intĂ©rieur de ce dispositif. Ce n’est pas tout Ă  fait du théùtre. L’idĂ©e de cette performance est de mĂ©langer le théùtre, la vidĂ©o et la photographie et d’essayer de crĂ©er une forme complĂštement hybride qui ne soit pas ni vraiment l’un, ni vraiment l’ papier hydrosoluble, que vous utilisez de façon spectaculaire, a-t-il un rĂŽle d’acteur dans ce dispositif ? NoĂ©mie Goudal Oui, il devient un acteur. Il devient animĂ©. C’est un papier qui m’est extrĂȘmement prĂ©cieux, parce qu’il m’a permis dans mon travail d’artiste visuelle de passer de la photographie fixe Ă  la photographie en mouvement. En ajoutant juste une goutte d’eau, on a une dĂ©composition qui est assez directe et quel besoin, de quelle urgence est nĂ©e cette crĂ©ation ? MaĂ«lle PoĂ©sy De l’envie trĂšs forte de travailler Ă  partir de recherches scientifiques sur lesquelles NoĂ©mie travaille en photographie. Parce que la question du temps, du deep time », le temps de la Terre, va finir par rencontrer notre temps humain. Toutes les deux, nous avons eu trĂšs envie de travailler sur la question de la mĂ©tamorphose. En essayant d’avoir une perception poĂ©tique et sensible du passĂ©, nous voulions aussi poser une question poĂ©tique et sensible de notre futur. La metteure en scĂšne MaĂ«lle PoĂ©sy et la photographe plasticienne NoĂ©mie Goudal ont rĂ©alisĂ© l’installation-performance Anima » au Festival d’Avignon 2022. © Siegfried Forster / RFI Vous ĂȘtes passionnĂ©e de palĂ©oclimatologie et de deep time ». Dans ce spectacle, s’agit-il aussi de mettre en relief notre superficialitĂ© » en tant qu’ĂȘtres humains en train de lutter contre le rĂ©chauffement climatique ?NoĂ©mie Goudal En tout cas, c’est pour nous remettre Ă  notre place, de nous renvoyer Ă  notre existence extrĂȘmement courte sur un monde qui a une histoire extrĂȘmement longue. C’est lĂ  oĂč la palĂ©oclimatologie est une science extrĂȘmement vertigineuse. Elle est peut-ĂȘtre un peu trop complexe pour le cerveau humain pour vraiment de se rendre compte qu’on vit sur un monde oĂč l’on peut toucher des roches qui sont bien plus ĂągĂ©es que nous. C’est un exercice vertigineux pour nous tous. J’ai parlĂ© Ă  une jeune scientifique qui Ă©tudie des gouttes d’eau encapsulĂ©es dans la roche en Bretagne qui datent d’il y a 300 millions d’annĂ©es. Et elle m’a expliquĂ© que, Ă  ce moment-lĂ , la Bretagne Ă©tait, au niveau de l’équateur, collĂ©e au Texas. On retrouve Ă  l’intĂ©rieur de ces roches toute une histoire extrĂȘmement longue. De lĂ  vient mon intĂ©rĂȘt pour la palĂ©oclimatologie, parce que c’est une science, mais cela amĂšne aussi Ă  se poser des questions philosophiques beaucoup plus dĂ©finition de ce spectacle est installation performance ». On pourrait Ă©galement dire que c’est une piĂšce de théùtre sans un seul mot prononcĂ©. Est-ce votre théùtre idĂ©al, un théùtre sans mots ? MaĂ«lle PoĂ©sy Pour moi, ce n’est pas une piĂšce de théùtre, c’est une installation performance. Avec NoĂ©mie, on cherchait quelque chose qui puisse donner Ă  voir cette hybriditĂ©. Du coup, pour moi, c’était trĂšs important que les gens n’attendent pas un spectacle comme on peut des fois l’attendre Ă  Avignon, avec des comĂ©diens qui font leur entrĂ©e sur le plateau pour raconter une histoire. C’est une autre forme de narration qui va ĂȘtre prise en charge. Du coup, il lui fallait donner un nom pour qu’on ne fausse pas les attentes du public. Toutes les deux, vous rĂ©ussissez quand mĂȘme de renverser l’ordre Ă©tabli de notre existence, de troubler notre perception habituelle des choses, de nous Ă©tonner quand le soi-disant vrai palmier s’avĂšre ĂȘtre une image sur papier photo. Ce qu’on regarde n’est pas ce qu’on regarde finalement, il y a un inversement des rĂŽles, une sorte de rĂ©volution de notre Goudal Oui, et il s’agit aussi de revenir Ă  une forme d’artisanat, de construction. C’est une performance faite par l’homme, par la main de l’homme. Et on voulait avoir cette texture-lĂ . Ce sont des plans fixes, des plans sĂ©quences, avec une camĂ©ra qui est fixe et tous les Ă©lĂ©ments qui bougent devant la camĂ©ra. Il y a un Ă©lĂ©ment de fragilitĂ© qui s’opĂšre. Il y a des choses qui se passent et ne se dĂ©roulent pas tout Ă  fait comme on voulait. C’est justement ça, la force aussi. La construction, tous ces bouts de papier qu’on voit, c’était aussi une maniĂšre de montrer cette fragilitĂ© et d’impliquer le spectateur un petit plus dans la construction et la mĂ©tamorphose. Ce n’est pas la 3D ou des vidĂ©os rĂ©alisĂ©es en studio. Tout a Ă©tĂ© fait Ă  la main. Pour nous, c’était extrĂȘmement PoĂ©sy Notre camĂ©ra Ă©tait fixe, sur les plans sĂ©quences on voit vraiment le dĂ©cor, des strates de dĂ©cors, les unes derriĂšre les autres, qui Ă©voluent, se dĂ©truisent, se reconstruisent. Donc, il y a un hasard de la temporalitĂ© dĂ» au tournage. Ce hasard du temps entre en collision avec ce que nous proposons en termes d’artisanat. En attendant le dĂ©but d’ Anima », installation-performance de MaĂ«lle PoĂ©sy et NoĂ©mie Goudal au Festival d’Avignon 2022. © Siegfried Forster / RFI L’aspect performance entre en scĂšne avec l’acrobate ChloĂ© Moglia. Pendant de trĂšs longues minutes, elle reste suspendue Ă  une main, quelque part, en 4 mĂštres de hauteur, crĂ©ant des mouvements insoupçonnĂ©s, extrĂȘmement ralentis. Elle donne corps au temps et Ă  l’espace Ă  l’échelle humaine. Est-ce une sorte de Moonwalk » dans le temps gĂ©ologique ? MaĂ«lle PoĂ©sy Pour NoĂ©mie et moi, ChloĂ© Moglia, la femme suspendue dans les airs, c’était de pouvoir avoir quelqu’un qui incarnait notre temps prĂ©sent dans cette mĂ©tamorphose du passĂ© et cette mĂ©tamorphose Ă  venir. Sa particularitĂ© quand on la regarde, on respire en mĂȘme temps qu’elle. On est suspendu » avec elle dans le temps. Pour nous, c’était trĂšs fort qu’elle puisse incarner cette force et cette fragilitĂ© dans l’ confrontez les spectateurs de façon trĂšs intense au temps gĂ©ologique, aux respirations du deep time ». Est-ce un spectacle anti-anthropocentrique, oĂč l’homme ne se retrouve plus au centre ? NoĂ©mie Goudal Justement, il s’agit de dĂ©santhropocentrer »  Évidemment, c’est un spectacle fait par l’homme, c’est lui qui pense et est derriĂšre tout cela. Mais l’idĂ©e est d’avoir une vision essayer de repenser le monde, justement sans mettre l’homme au centre. C’est un exercice extrĂȘmement difficile. C’est comme si on regardait sa vie – depuis la naissance jusqu’à maintenant – de haut. Comme si on Ă©tait un spectateur de haut. L’idĂ©e est d’essayer de comprendre, de se remettre dans la tĂȘte une temporalitĂ© qui ne comprendrait pas forcĂ©ment notre installation performance montre une capacitĂ© impressionnante Ă  faire rĂ©agir le public. Tout au dĂ©but, quand sur les grands Ă©crans apparaĂźt uniquement la jungle accompagnĂ©e de cris d’animaux sauvages, cette image a provoquĂ© chez une spectatrice une exclamation Daktari !» [sĂ©rie amĂ©ricaine des annĂ©es 1960 sur un vĂ©tĂ©rinaire installĂ© en Afrique qui protĂšge la faune locale contre les braconniers, NDLR]. TrĂšs vite, les images deviennent de plus en plus entraĂźnantes, envoĂ»tantes, dĂ©stabilisantes, jusqu’au point de ressentir dans le public un vĂ©ritable plaisir de la destruction par le feu. Avez-vous le sentiment d’avoir créé une nouvelle forme d’expression artistique ? MaĂ«lle PoĂ©sy Oui, c’est sĂ»r. On a travaillĂ© vraiment la question de la temporalitĂ© dans la palĂ©oclimatologie. L’enjeu Ă©tait de la temporaliser dans la reprĂ©sentation. D’oĂč le plan sĂ©quence dans lequel on entre et se laisse emporter. Le son, créé par ChloĂ© ThĂ©venin, c’est encore une strate du temps possible, et la temporalitĂ© de la musique n’est pas la mĂȘme. Cela crĂ©e cette complexitĂ© d’écoute au moment du feu et ces vagues de sensations et d’émotions. Cela permet d’entrer dans une temporalitĂ© extrĂȘmement mĂ©ditative, mais en mĂȘme temps trĂšs active pour le Goudal Le feu a un double rĂŽle et nous avons jouĂ© avec ça. Le feu est dĂ©vastateur, destructeur, et Ă  la fois il est rĂ©vĂ©lateur. Une fois qu’il a consommĂ© un paysage, il va permettre Ă  un autre d’apparaĂźtre. Et il nous ramĂšne Ă  l’histoire de la gĂ©ologie, car il dĂ©passe notre planĂšte et c’est aussi une source d’énergie extrĂȘmement importante.â–șAnima, crĂ©ation de NoĂ©mie Goudal et MaĂ«lle PoĂ©sy au Festival d’Avignon, jusqu’au 16 juillet dans la Cour Montfaucon de la Collection Lambert.

UneSemaine d'art en Avignon. Retrouvez toute l'Ă©dition 2020 La programmation de l’annĂ©e, les artistes, les lieux.

ï»żPosted On 14 janvier 2022 Durant sa semaine parisienne le rĂ©dacteur en chef a vu pour vous en ce temps-lĂ , l’amour ». Le Covid vous dĂ©sespĂšre et le marasme ambiant vous a envahi, n’hĂ©sitez pas Ă  venir Ă©couter le texte de Gilles SĂ©gal, interprĂ©tĂ© magistralement par David BrĂ©court. Le comĂ©dien y met tout son amour de la scĂšne et du théùtre pour donner vie Ă  ces trois personnages. L’histoire est aussi simple que cruel, on assiste aux 6 jours du voyage d’un train entre Drancy et Auschwitz Birkenau. Le personnage de David BrĂ©court va narrer la rencontre avec un pĂšre et son fils dans ce train. L’intention et l’humanitĂ© que le comĂ©dien met Ă  se faire le passeur d’une mĂ©moire intime et collective, le transmetteur Ă  une nouvelle gĂ©nĂ©ration de l’horreur de l’extermination nazi avant mĂȘme qu’elle n’est commencĂ©e physiquement dans les camps nous scie. Le silence qui plombe la salle durant toute la reprĂ©sentation, les larmes que l’ont voit çà et lĂ  couler le long d’une joue montre combien l’artiste arrive Ă  pĂ©nĂ©trer nos Ăąmes et nos cƓurs. Ce silence n’est rompu que par la rĂ©plique finale ou les applaudissements explosent, la salle debout acclame un David BrĂ©court trempĂ© et ruisselant de sa prestation. Comme vous le dis sur scĂšne en ce temps-lĂ , les hommes ne se sĂ©paraient pas de leurs enfants. Nous pourrons dire en ce temps-lĂ , Mr BrĂ©court j’ai vĂ©cu grĂące Ă  vous le temps d’une piĂšce le plus bel hommage que l’on puisse rendre Ă  l’amour paternel. Infos pratiques Du 14 au 22 janvier 2022 Ă  20h00 Au Théùtre du Gymnase Marie Bell, 38 boulevard Bonne nouvelle 75010 Paris.
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