Une page de WikiversitĂ©, la communautĂ© pĂ©dagogique libre. ReprĂ©senter la Terre pose de gros soucis de gĂ©omĂ©trie ici une des propositions de solution la projection de Fuller ; alors quand s'y rajoute le contexte politique, la carte devient problĂ©matique. De mĂȘme que pour tout document historique, la carte est un outil auquel on attribue des vertus de transparence et d'objectivitĂ© mais qui souvent cache un point de vue subjectif. En premier lieu du point de vue purement technique une carte est une reprĂ©sentation de la rĂ©alitĂ© construite selon l'une des 200 combinaisons possibles de projections qui passent par plusieurs opĂ©rations mathĂ©matiques pour transformer une sphĂšre en plan. De plus, la carte Ă©tant une simplification de cette rĂ©alitĂ©, toute reprĂ©sentation du monde implique des choix tant qu'aux informations supprimĂ©es et celles gardĂ©es car sinon elle serait illisible. Cela diffĂšre selon le point de vue du crĂ©ateur car toute carte rĂ©pond Ă un enjeu. Une carte doit donc ĂȘtre lue avec prudence afin de bien identifier les atouts, les inconvĂ©nients et les particularitĂ©s du point de vue. Chaque carte est donc centrĂ©e sur un point, bien reprĂ©sentatif du point de vue de l'auteur, d'une simple volontĂ© de mettre son pays au centre du monde, comme la carte australienne, montrant un monde inversĂ© et centrĂ© sur l'Ăźle, jusqu'Ă servir une propagande nationaliste, comme les cartes de la RĂ©publique populaire de Chine incluant TaĂŻwan[1]. Nous dĂ©taillerons donc dans ce cours les diffĂ©rents problĂšmes posĂ©s aux cartographes dans leur travail de rĂ©alisation et les diffĂ©rentes maniĂšres de reprĂ©senter l'espace. » Comment aboutit-on Ă la crĂ©ation d'une carte du monde ? Quelle reprĂ©sentation ?[modifier modifier le wikicode] Pour reprĂ©senter la surface de la Terre simplement et avec un minimum dâerreur, la solution consisterait Ă dessiner les contours des continents sur un ellipsoĂŻde de rĂ©volution. Pour simplifier le problĂšme, il est possible de nĂ©gliger le faible aplatissement de la Terre 1/298,25. La reprĂ©sentation des contours des continents sur une sphĂšre est ainsi courante et il existe des globes terrestres » de toutes tailles. Ce mode de reprĂ©sentation est tout Ă fait adaptĂ© aux petites Ă©chelles mais il est inadaptĂ© pour aborder les grandes Ă©chelles ou la cartographie dĂ©taillĂ©e ou encore lorsque la reprĂ©sentation de la Terre doit ĂȘtre insĂ©rĂ©e dans un texte. La carte[modifier modifier le wikicode] La seule façon efficace qui reste possible est la reprĂ©sentation plane la carte. La carte est donc le modĂšle de reprĂ©sentation le plus courant du monde. Mais, par dĂ©finition, une carte est fausse, car il est impossible de reprĂ©senter avec exactitude la surface d'une sphĂšre en trois dimensions sur un plan en deux dimensions. Toute carte est donc une reprĂ©sentation dĂ©formĂ©e de la rĂ©alitĂ©. Exemples de dĂ©formations comparaison Mercator/Peters Projection de Mercator avec indicatrix de Tissot. Projection de Peters avec indicatrix de Tissot. Comparaison des surfaces de l'Australie et du Groenland ; sur une Mercator, ils font la mĂȘme taille... C'est pourquoi il existe un nombre infini de cartes prĂ©sentant tous des avantages et des inconvĂ©nients. La projection[modifier modifier le wikicode] Les trois types de projection classiques cylindrique, conique et azimutale. Une projection cartographique est un systĂšme de correspondance entre les points de la surface d'un astre et leur reprĂ©sentation sur une carte. Le problĂšme est que comme la Terre est ronde plus ou moins un globe aplati aux pĂŽles et avec du relief, on ne peut la reprĂ©senter Ă plat qu'en la dĂ©formant. Ces dĂ©formations sont visibles quand on compare deux projections diffĂ©rentes, ou quand on utilise les indicateurs de Tissot. Certaines projections privilĂ©gient la conservation des surfaces elles sont dites projections Ă©quivalentes » celle de Peters par exemple, d'autres la conservation des angles projections conformes » celle de Mercator par exemple. Les projections azimutales[modifier modifier le wikicode] Projection azimutale gnomonique. Cette famille de transformations est caractĂ©risĂ©e par trois paramĂštres les deux premiers donnent lâorientation de la normale au plan de projection passant par le centre de la Terre latitude, longitude, le troisiĂšme donne lâĂ©chelle de la reprĂ©sentation. La surface de projection est un plan tangent ou sĂ©cant Ă la sphĂšre. Lâorientation de la normale du plan peut ĂȘtre quelconque mais en gĂ©nĂ©ral ces projections sont choisies pour reprĂ©senter les rĂ©gions polaires. Les projections azimutales Aitoff 1889 azimutale Ă©quatoriale. Postel 1581 azimutale polaire. La dĂ©formation est minimale au pĂŽle et sâaccroĂźt lorsquâon sâen Ă©loigne. Sur cette reprĂ©sentation, le deuxiĂšme hĂ©misphĂšre est enroulĂ© » autour du premier. La projection nâest ni conforme ni Ă©quivalente. Les projections coniques[modifier modifier le wikicode] Cette famille de projections est caractĂ©risĂ©e par au moins trois paramĂštres la longitude de rĂ©fĂ©rence, la latitude du centre de la carte et lâĂ©chelle. La surface de projection est un cĂŽne tangent Ă la sphĂšre, certaines transformations autorisent que le cĂŽne soit sĂ©cant et dans ce cas deux paramĂštres supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires les latitudes des parallĂšles dâintersection. Les projections coniques peuvent ĂȘtre conformes ou Ă©quivalentes. La dĂ©formation est constante sur une latitude donnĂ©e. Les cartes de lâIGN sont rĂ©alisĂ©es avec une projection conique de Lambertplus prĂ©cisĂ©ment quatre projections correspondant aux quatre zones Lambert. On retrouve dans ce groupe la projection Ă©quidistante et celle dâAlbers. Les projections coniques Lambert 1778 conique. Les paramĂštres utilisĂ©s ici sont ceux de la projection Lambert II Ă©tendue utilisĂ©e en France. La projection est conforme et presque Ă©quivalente autour de la latitude de rĂ©fĂ©rence. Ailleurs, la dĂ©formation sâaccroĂźt. Cette projection est utilisĂ©e pour les grandes Ă©chelles. Hassler 1820 polyconique. Les projections cylindriques[modifier modifier le wikicode] Cette famille de projections est la plus variĂ©e. La surface de projection est un cylindre tangent ou sĂ©cant Ă la sphĂšre. Le nombre de paramĂštres nĂ©cessaires est variable. Un seul suffit pour la projection de Mercator lâĂ©chelle, il en faut quatre pour la projection de Mercator oblique longitude et latitude du centre de projection, Ă©chelle et azimut. La projection de Mercator est la plus utilisĂ©e. Lâutilisation des images des satellites Ă dĂ©filement dont le plan orbital ne contient pas lâaxe des pĂŽles dans les SIG et le souci de reprĂ©senter le mieux possible la continuitĂ© des rĂ©gions polaires et des latitudes moyennes ont conduit Ă autoriser la modification de la position de lâaxe du cylindre de projection. On obtient la projection cylindrique oblique. Lâaxe du cylindre peut tourner autour de lâaxe des pĂŽles. La derniĂšre variante utilise un cylindre dont lâaxe est perpendiculaire Ă lâaxe des pĂŽles, on parle de projection transverse. Pour limiter les dĂ©formations, la projection est subdivisĂ©e en zones correspondant Ă la rotation progressive de lâaxe du cylindre autour de lâaxe des pĂŽles. La plus usitĂ©e est la projection UTM Universal Transverse Mercator qui divise la Terre en 60 zones. Les projections cylindriques Mercator 1569Cette reprĂ©sentation usuelle a Ă©tĂ© Ă©tendue ici vers les hautes latitudes pour illustrer lâaugmentation de la taille des surfaces des latitudes moyennes et Ă©levĂ©es. Cette reprĂ©sentation est conforme. Behrmann 1910. Miller 1942. Gall-Peters 1974 cette projection prĂ©sente le mĂȘme aspect que la projection de Mercator avec laquelle on peut la comparer, mais elle est Ă©quivalente, les tailles relatives des continents sont exactes. Les pseudo-cylindriques GaussâKrĂŒger 1822. Ecker IV 1906. Ecker VI 1906. D'autres projections[modifier modifier le wikicode] Il existe enfin une multitude dâautres systĂšmes de reprĂ©sentation créés pour des besoins particuliers et qui exploitent les propriĂ©tĂ©s de certaines transformations mathĂ©matiques ou projections. La projection polyconique est la juxtaposition dâune sĂ©rie de projections coniques pour minimiser la dĂ©formation latitudinale. La projection de Mollweide et la projection sinusoĂŻdale minimisent la dĂ©formation en permettant la discontinuitĂ© des surfaces projetĂ©es. Autres projections Stabius-Werner 1500 cordiforme. Stabius 1515 orthographique. Collignon 1865. Peirce 1879. Van der Grinten 1904. GĂłrski 1997. Le choix de la projection[modifier modifier le wikicode] Les projections sont donc diverses et variĂ©es dans leur utilitĂ© et leurs utilisations. En sciences de la Terre, les donnĂ©es de gĂ©ophysique sont majoritairement reprĂ©sentĂ©es sur des projections de Mercator pour des raisons historiques car ce type de projection Ă©tait traditionnellement utilisĂ© pour les cartes marines. Les premiĂšres donnĂ©es gĂ©ophysiques venant de la mer ont Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©es en utilisant le systĂšme cartographique disponible sur les navires. Les projections coniques sont conformes et ont lâavantage de prĂ©senter une faible dĂ©formation des surfaces entre les parallĂšles de rĂ©fĂ©rence ; elles sont souvent utilisĂ©es pour les cartes Ă petite Ă©chelle. LâĂ©mergence des SIG systĂšmes d'informations gĂ©ographiques laisse maintenant un plus large choix du type de projection dans lequel on souhaite prĂ©senter des donnĂ©es et il devient crucial de choisir le bon type de reprĂ©sentation pour pouvoir observer le phĂ©nomĂšne que lâon Ă©tudie. Mais la projection nâest pas le seul paramĂštre qui varie. L'Ă©chelle[modifier modifier le wikicode] L'Ă©chelle cartographique est le rapport entre la rĂ©alitĂ© et sa reprĂ©sentation la carte Elle dĂ©signe donc la hauteur » de la carte, soit, le niveau de dĂ©tails qu'elle prĂ©sente. Par exemple sur une feuille au format A4, pour reprĂ©senter un canton on va utiliser l'Ă©chelle 1/25 000 1 cm sur la carte reprĂ©sente 25 000 cm dans la rĂ©alitĂ©, soit 250 m, pour reprĂ©senter la France mĂ©tropolitaine on va passer Ă l'Ă©chelle 1/10 000 000 1 cm sur la carte reprĂ©sente 10 000 000 cm dans la rĂ©alitĂ©, soit 100 km et pour couvrir tout la planĂšte on va avoir recours Ă l'Ă©chelle 1/100 000 000 1 cm sur la carte reprĂ©sente 100 000 000 cm en vrai, soit 1 000 km. En changeant d'Ă©chelle, on va perdre ou gagner beaucoup d'informations ; Le choix de l'Ă©chelle est donc important selon lâutilisation qu'on projette de faire de cette carte. NB l'Ă©chelle 1/100 000 000 est dite petite Ă©chelle », tandis que le 1/25 000 est dite grande Ă©chelle » 1/100 000 000 = 0,00000001 donne effectivement un plus petit nombre que 1/25 000 = 0,00004. Jorge Luis Borges a eu lâidĂ©e de la carte absolue en termes de prĂ©cision il suffit de la faire Ă l'Ă©chelle 1/1. Les difficultĂ©s de sa rĂ©alisation ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es par Umberto Eco`de façon trĂšs pince-sans-rire[2]. Del rigor en la ciencia[3] En aquel Imperio, el Arte de la CartografĂa logrĂł tal PerfecciĂłn que el Mapa de una sola Provincia ocupaba toda una Ciudad, y el Mapa del Imperio, toda una Provincia. Con el tiempo, estos Mapas Desmesurados no satisficieron y los Colegios de CartĂłgrafos levantaron un Mapa del Imperio, que tenĂa el Tamaño del Imperio y coincidĂa puntualmente con Ă©l. Menos Adictas al Estudio de la CartografĂa, las Generaciones Siguientes entendieron que ese dilatado Mapa era InĂștil y no sin Impiedad lo entregaron a las Inclemencias del Sol y los Inviernos. En los Desiertos del Oeste perduran despedazadas Ruinas del Mapa, habitadas por Animales y por Mendigos; en todo el PaĂs no hay otra reliquia de las Disciplinas GeogrĂĄficas. Jorge Luis Borges, Historia universal de la infamia, Editorial Tor, 1935. la bonne rĂ©fĂ©rence est El Hacedor, 1961 De la rigueur de la science [...] En cet Empire, l'Art de la Cartographie fut poussĂ© Ă une telle Perfection que la Carte d'une seule Province occupait toute une Ville et la Carte de l'Empire toute une province. Avec le temps, ces Cartes DĂ©mesurĂ©es cessĂšrent de donner satisfaction et les CollĂšges des Cartographes levĂšrent une Carte de l'Empire qui avait le Format de l'Empire et qui coĂŻncidait avec lui, point par point. Moins passionnĂ©es pour l'Ătude de la Cartographie, les GĂ©nĂ©rations Suivantes rĂ©flĂ©chirent que cette Carte DilatĂ©e Ă©tait inutile et, non sans impiĂ©tĂ©, ils l'abandonnĂšrent Ă l'InclĂ©mence du Soleil et des Hivers. Dans les dĂ©serts de l'Ouest, subsistent des Ruines trĂšs abĂźmĂ©es de la Carte. Des Animaux et des Mendiants les habitent. Dans tout le Pays, il n'y a plus d'autres trace des Disciplines GĂ©ographiques. » Viajes de Varones Prudentes de SuĂĄrez Miranda, livre IV, chap. XIV, LĂ©rida, 1658. Jorge Luis Borges, L'auteur MusĂ©e, Editions Gallimard, 1965 Traduction par Jean Pierre BernĂšs, Roger Caillois et Nestor Ibarra. En gĂ©nĂ©ral, l'Ă©chelle est reprĂ©sentĂ©e par une rĂšgle sur la carte. Mais, du fait de la dĂ©formation de la projection, l'Ă©chelle nâest pas la mĂȘme en tout point de la carte. La rĂšgle reprĂ©sentative est donc fausse. Pour palier ce problĂšme, des rĂšgles variables sont parfois reprĂ©sentĂ©es, mais elles restent approximatives. Le problĂšme du temps[modifier modifier le wikicode] La Terre nâest pas stable ; sa surface est en continuelle Ă©volution, que ce soit dans sa forme physique dĂ©forestation, montĂ©e des eaux, volcanisme, etc. ou humaine urbanisation, dĂ©placements de frontiĂšres, Ă©paves, etc.. Trois exemples la dĂ©couverte de lâĂle sans nom Ă l'entrĂ©e de l'estuaire de la Gironde en 2009, l'indĂ©pendance du Soudan du Sud en 2011, ou lâadhĂ©sion de la Croatie Ă l'Union europĂ©enne en juillet 2013. Une carte Ă©tant une reprĂ©sentation de la Terre Ă un instant fixe, elle est donc presque immĂ©diatement pĂ©rimĂ©e et doit ĂȘtre mise Ă jour rĂ©guliĂšrement. Question de points de vue[modifier modifier le wikicode] Une carte Ă©tant une simplification de la rĂ©alitĂ©, toute reprĂ©sentation du monde implique des choix tant qu'aux information supprimĂ©es et celles gardĂ©es. Ceci diffĂšre selon le point de vue du crĂ©ateur. Toute carte est donc subjective et doit ĂȘtre lue avec avec prudence afin de bien identifier les atouts, les inconvĂ©nients, et les particularitĂ© du point de vue. Chaque carte est centrĂ©e sur un point, bien reprĂ©sentatif du point de vue de l'auteur. Ainsi, mĂȘme si les planisphĂšres sont souvent centrĂ©s sur le mĂ©ridien de Greenwich pour des raisons pratiques ocĂ©an Pacifique sur les bords du planisphĂšre, l'orientation diffĂšre selon les pays. PlanisphĂšre australien le sud en haut et centrĂ© sur l'OcĂ©anie. Le choix de l'Ă©chelle et de la lĂ©gende est aussi trĂšs subjectif et certains aspects peuvent ĂȘtre influencĂ©s par des enjeux politiques, voir idĂ©ologiques. Multiplier les reprĂ©sentations plutĂŽt que rechercher l'idĂ©al Il n'y a donc pas de bon planisphĂšre ! La carte normale » du monde, avec le nord en haut, l'Europe au centre, un dĂ©coupage continental et ocĂ©anique classique, ne peut plus ĂȘtre regardĂ©e que comme un objet historique, transitoire. Ă cette condition, elle garde tout son intĂ©rĂȘt. Mais la considĂ©rer comme allant de soi serait se soumettre Ă un message subliminal dĂ©sormais obsolĂšte, Ă savoir la construction du niveau mondial par l'histoire europĂ©enne. De ce fait, elle reste un planisphĂšre parmi d'autres, une image mondiale qui a jouĂ© un grand rĂŽle et dont l'hĂ©ritage est loin dâĂȘtre effacĂ©. Elle ne peut cependant plus reprĂ©senter la norme Ă partir de laquelle les autres figures du monde apparaĂźtraient comme des dĂ©formations. Se contenter dâen modifier le centre ne serait pas plus satisfaisant. [...] Google Earth nous donne bien l'image d'un monde littĂ©ralement global, quoique toujours avec le nord en haut Ă l'ouverture du programme ; [...] Plus que toute autre carte, le planisphĂšre ne peut ĂȘtre une photographie du monde. Il en est nĂ©cessairement une interprĂ©tation. Christian Grataloup, ReprĂ©senter le monde, Paris, La Documentation photographique, n° 8084, 2011, 62 p., ISSN 0419-5361, p. 16. Choix d'un mĂ©ridien d'origine[modifier modifier le wikicode] Un mĂ©ridien d'origine est le mĂ©ridien servant de rĂ©fĂ©rence pour la longitude, d'oĂč son indication sur les cartes comme le 0° de longitude. Le choix de ce mĂ©ridien est une convention, discutable par dĂ©finition, sur laquelle on va souvent centrer les cartes. Plusieurs mĂ©ridiens ont Ă©tĂ© choisi comme origine, essentiellement en raison du nationalisme dans l'AntiquitĂ©, les auteurs grecs utilisaient souvent le mĂ©ridien d'Alexandrie PlolĂ©mĂ©e a pris lui les Ăźles des Bienheureux ; au Moyen Ăge, les cartes sont centrĂ©s sur JĂ©rusalem ou La Mecque ; au XVIe siĂšcle, les Portugais choisissent celui de Terceira une Ăźle des Açores, Mercator plaça le sien sur l'Ăźle de Fuerteventura aux Canaries, tandis que les Espagnols celui de TolĂšde en Espagne ; au XVIIe, les gĂ©ographes français prennent le mĂ©ridien de l'Ăźle de Fer une Ăźle des Canaries comme rĂ©fĂ©rence ; aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, le mĂ©ridien de Paris passant par lâObservatoire affronte le mĂ©ridien de Greenwich passant par lâobservatoire de la banlieue de Londres, et de façon plus marginale les mĂ©ridiens du dĂ©troit de BĂ©ring, de Washington, de Bruxelles, de Rome, de Copenhague, de Saint-PĂ©tersbourg ou de Kyoto ; en 1884, lors de la confĂ©rence de Washington, 22 Ătats choisissent le mĂ©ridien de Greenwich mais refus temporaire de la France et du BrĂ©sil. Articles connexes CoordonnĂ©es gĂ©ographiques et MĂ©ridien de rĂ©fĂ©rence de l'IERS. Choix d'une projection[modifier modifier le wikicode] Une carte n'a pas forcĂ©ment le nord orientĂ© vers le haut, car il n'y a ni haut ni bas dans l'espace. On peut donc tout aussi bien l'orienter le sud en haut ce qu'a fait un Australien, ou bien vers l'est ce qu'on faisait au Moyen Ăge. De mĂȘme, on peut faire le choix de centrer la carte sur un mĂ©ridien plutĂŽt qu'un autre. Tous ces choix arbitraires sont considĂ©rĂ©s comme des conventions, mais indique le point de vue de l'auteur. On peut illustrer ce principe par trois exemples le planisphĂšre classique, orientĂ© le nord en haut et centrĂ© sur le mĂ©ridien de Greenwich met ainsi l'Europe au centre du monde et en haut, ce qui nâest pas un hasard. Le choix de l'Australien McArthur en 1979[4] est une rĂ©action de rejet de la primautĂ© europĂ©enne, avec une carte du monde oĂč le sud est en haut carte inversĂ©e et lâensemble centrĂ© sur l'OcĂ©anie ainsi, l'Australie est en haut, au milieu. la projection du Chinois Xiaoguang[5] met la Chine au centre du monde. Il s'agit de la carte officielle chinoise, Ă mettre en parallĂšle avec la traduction du nom du pays ZhĆngguĂł l' Empire du Milieu ». PlanisphĂšre centrĂ© sur les AmĂ©riques ici une projection de Gall. Carte soviĂ©tique de 1928, centrĂ©e sur le mĂ©ridien 170° E. Projection de McArthur 1979, le sud en haut et centrĂ©e sur l'OcĂ©anie. Choix des figurĂ©s[modifier modifier le wikicode] Article connexe GĂ©nĂ©ralisation cartographique. Le choix des Ă©lĂ©ments y compris la forme, la taille et la couleur de ces figurĂ©s indiquĂ©s sur la carte est trĂšs subjectif, dĂ©terminĂ©s par les positions politiques et culturelles de l'auteur. Pour une carte indiquant les frontiĂšres, on est trĂšs vite obligĂ© de prendre partie dans les conflits. Quelques exemples le Sahara occidental essentiellement le Maroc depuis 1976 ne pas le reprĂ©senter câest se fĂącher avec les Sahraouis, le reprĂ©senter ferait grincer les dents des Marocains ; le Haut-Karabakh disputĂ© entre l'AzerbaĂŻdjan et l'ArmĂ©nie ; la RĂ©publique turque de Chypre du Nord Chypre vs Turquie ; l'Abkhazie et l'OssĂ©tie du Sud GĂ©orgie vs Russie ; le Kosovo Union europĂ©enne vs Serbie ; la Palestine nâest pas reconnu comme un Ătat par 69 membres de l'ONU et IsraĂ«l par 21 autres membres ; l'Ăźle de TaĂŻwan RĂ©publique de Chine vs RĂ©publique populaire de Chine ; etc. Un autre sujet de discordes nationalistes est le choix des toponymes les noms de lieux. Deux exemples les mĂȘmes Ăźles de l'ocĂ©an Atlantique sud s'appellent les Falkland pour les Britanniques, les Malouines pour les Français et les Malvinas pour les Argentins rapport Ă la guerre des Malouines en 1982 ; la mer qui sĂ©pare la CorĂ©e du Japon sâappelle la mer de l'Est » selon les CorĂ©ens ou la mer du Japon » selon les Japonais sachant que la CorĂ©e a Ă©tĂ© une colonie japonaise ? Dresser une simple carte se transforme donc en champs de bataille. Une solution est de s'aligner sur les choix rĂ©alisĂ©s par un Ătat par exemple la France reconnait l'indĂ©pendance du Sahara occidental, du Kosovo, de la Palestine et lâexistence d'une enclave armĂ©nienne au Haut-Karabakh, mais pas l'autonomie de l'Abkhazie, de l'OssĂ©tie du Sud ni mĂȘme l'indĂ©pendance de TaĂŻwan et de Chypre du Nord. De mĂȘme, les cartes cubaines ne reconnaissent pas lâexistence de la base Ă©tatsunienne de Guantanamo, ou bien les cartes indiennes et pakistanaises annexent chacune Ă leur territoire le Cachemire quâils se disputent. La gĂ©odĂ©sie[modifier modifier le wikicode] GĂ©oĂŻde carte des anomalies du champ de gravitĂ© terrestre, rĂ©alisĂ©e par la NIMA et la NASA en 1996 EGM96. Article connexe GĂ©odĂ©sie. Un planisphĂšre nâest pas une reprĂ©sentation fidĂšle de la planĂšte, elle est forcĂ©ment dĂ©formĂ©e la seule solution est la cartographie en trois dimensions. Comme la Terre nâest pas une sphĂšre parfaite elle a des reliefs de +8 848 Ă -11 034 mĂštres et elle est aplatie aux pĂŽles[6] d'environ 20 km, on a donc adoptĂ© une sphĂ©roĂŻde » une forme gĂ©omĂ©trique vaguement sphĂ©rique le gĂ©oĂŻde. Cet gĂ©oĂŻde est dĂ©fini comme une surface Ă©quipotentielle de pesanteur », servant de rĂ©fĂ©rence pour l'altimĂ©trie et la gravimĂ©trie. Comme la mer suit presque Ă cause des effets des courants, des vents et des marĂ©es parfaitement le gĂ©oĂŻde, câest aussi la surface moyenne des ocĂ©ans[7]. Pour les applications pratiques telles que les systĂšmes gĂ©odĂ©siques par exemple le GPS qui utilise le WGS 84, on prĂ©fĂšre utiliser un ellipsoĂŻde, qui a l'avantage dâĂȘtre plus rĂ©gulier mais qui s'Ă©loigne un peu de la gĂ©oĂŻde d'oĂč la marge d'erreur des GPS et du RGF en termes d'altitude. Enjeux des cartes[modifier modifier le wikicode] Tout au long de lâĂ©poque moderne, la carte a Ă©tĂ© un instrument de pouvoir, quâil soit Ă©conomique, politique ou militaire. Ces diffĂ©rents aspects se combinent au moment de lâessor du commerce maritime au XIIIe siĂšcle ; pour les monarchies espagnole et portugaise la cartographie relĂšve du secret dâĂtat. Sur terre, la carte permet la dĂ©limitation, lâappropriation territoriale - y compris en annexant par le dessin des territoires revendiquĂ©s - et de lâinventaire des richesses disponibles, en surface, ou souterraines cartes gĂ©ologiques. Lâusage militaire devient prĂ©gnant au XIXe siĂšcle, en particulier avec les progrĂšs de lâartillerie qui supposent de voir » lâennemi derriĂšre les reliefs, et de localiser prĂ©cisĂ©ment les objectifs ; câest ce mĂȘme usage militaire qui pousse Ă dissimuler certaines informations. Au XXe siĂšcle, le contrĂŽle sur les cartes Ă©chappe progressivement au pouvoir politique ; lâaviation, les satellites dâobservation, rendent inefficaces les tentatives de dissimulation. Lâinformatique, couplĂ©e aux rĂ©seaux de diffusion sur lâInternet dĂ©multiplie la capacitĂ© Ă produire des cartes et rend celles-ci accessibles au plus grand nombre. Le pouvoir des cartes » subsiste toutefois dans la capacitĂ© quâelles ont Ă dĂ©livrer un message et appelle un nĂ©cessaire recul critique de la part du lecteur. Influence des cartes[modifier modifier le wikicode] Une carte peut rĂ©pondre Ă des objectifs diffĂ©rents rendre compte, donner Ă voir cartes de localisation, cartes routiĂšres Ă priori neutres, mais qui dĂ©pendent toujours de choix de reprĂ©sentation, montrer, mettre en Ă©vidence, câest-Ă -dire orienter le regard sur lâespace reprĂ©sentĂ©e dans le sens voulu par son auteur en utilisant le panel des techniques cartographiques. La carte a Ă©galement une action sur les discours sur le monde car elle livre ou suggĂšre une vision. Elle exerce de ce fait une influence sur le lecteur et l'utilisateur quâelle cherche Ă convaincre, et plus exceptionnellement Ă tromper par omission ou fausses indications. Notes et rĂ©fĂ©rences[modifier modifier le wikicode] â â Umberto Eco, De l'impossibilitĂ© de construire la carte 1 1 de l'empire » dans Comment voyager avec un saumon nouveaux pastiches et postiches, Paris, B. Grasset, 1998, 270 p., ISBN 2-246-46711-X, p. 229-238. â Viajes de Varones Prudentes », sur Atelier de Recherche et de CrĂ©ation, Ăcole supĂ©rieure d'art des PyrĂ©nĂ©es, Pau. â Stuart McArthur, de l'universitĂ© de Melbourne, Universal Corrective World Map. â Hao Xiaoguang, de l'institut de gĂ©odĂ©sie et gĂ©ophysique de Wuhan. â La thĂ©orie de l'aplatissement de la terre aux pĂŽles est avancĂ© la premiĂšre fois par Picard en 1671 et reprise par Newton en 1687, avant dâĂȘtre dĂ©montrĂ©e lors des expĂ©ditions gĂ©odĂ©siques françaises au XVIIIe siĂšcle en Laponie et au PĂ©rou. â Christophe Vigny, Cours de magistĂšre sur les champs de gravitĂ© », sur
Lotde deux cartes de la Chine en chinois : Détail de la carte du relief : Détail de la carte administrative : - Librairie Le Phénix, la plus grande librairie chinoise française : des spécialistes qui vous guident et vous conseillent à travers tous les univers du
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\n \ncarte du relief de la chine
Français: Carte de la Chine durant la période des Trois royaumes, vers 260. Date: 2 October 2016: Source: This file was derived from: Eastern China blank relief map.svg: Auteur : Kanguole: Author: Zunkir: Licensing . I, the copyright holder of this work, hereby publish it under the following license: This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International
LâĂ©volution des modes de reprĂ©sentations cartographiques utilisĂ©s par les Hommes depuis lâAntiquitĂ© apporte un Ă©clairage sur la connaissance et la maĂźtrise du territoire qui est le leur, ainsi que sur la technicitĂ© de leurs instruments de mesures. Elle permet aussi de mesurer les enjeux successifs portĂ©s sur les cartes et les difficultĂ©s ou rĂ©sistances qui leur sont liĂ©es. 1. Les grands enjeux de la reprĂ©sentation du monde a. S'approprier l'espace Le but premier des cartes a Ă©tĂ© de figurer lâespace et de se lâapproprier en le dĂ©limitant. Les premiĂšres cartes sont Ă ce sujet rĂ©vĂ©latrices car elles sont centrĂ©es sur les lieux de vie, le monde connu. Avec lâessor du commerce, des Ă©changes et des rĂ©cits, puis des moyens de transports, ce monde connu sâest Ă©tendu progressivement Ă la Terre entiĂšre, au-delĂ des ocĂ©ans. Avec les satellites et la performance de nouveaux outils, cet espace sâest ensuite encore Ă©tendu aux fonds sous-marins, aux hauts-reliefs puis mĂȘme Ă lâespace. b. Se dĂ©placer et se repĂ©rer Une fois dĂ©limitĂ© le monde connu, le rĂŽle des cartes sâest Ă©toffĂ© avec la reprĂ©sentation non plus seulement des Ă©lĂ©ments naturels mais ensuite des constructions et amĂ©nagements humains. Cette fonction des cartes a vu le jour sous lâempire romain avec la nĂ©cessitĂ© dâorganiser un empire sâĂ©tendant sur tout le pourtour mĂ©diterranĂ©en et dâen harmoniser la gestion. Routes, villes principales et frontiĂšres sont ainsi dĂ©limitĂ©es. TĂ©moins dâune rĂ©elle appropriation des territoires, les cartes se voient dĂ©sormais affublĂ©es dâune fonction profondĂ©ment utilitariste, que ce soit les cartes terrestres ou marines, puis mĂȘme aĂ©riennes par la suite. Cette fonction prend tout son sens avec les Grandes DĂ©couvertes et la nĂ©cessitĂ©, pour les marins, de disposer de cartes fiables leur permettant de se repĂ©rer en pleine mer. Carte de l'OcĂ©an Pacifique reprĂ©sentant les cĂŽtes de la Californie Nouvelle Espagne et du Mexique, 1567 c. Expliquer le monde Au Moyen Ăąge, lâexactitude scientifique des cartes fut dĂ©laissĂ©e au profit du message biblique. La carte obĂ©issait alors Ă un nouvel enjeu, celui dâexpliquer un monde créé par Dieu. Elle devenait un objet symbolique reflĂ©tant la division tripartite du monde occidental trois continents pour les trois ordres de la sociĂ©tĂ© et un instrument de prosĂ©lytisme. LâhĂ©ritage scientifique grec ne fut prĂ©servĂ© que par la civilisation arabe. d. RĂ©pertorier les connaissances Avec lâaffaiblissement du poids de lâĂglise, la dĂ©couverte du Nouveau Monde, le travail des savants, la redĂ©couverte des travaux des scientifiques grecs et la nĂ©cessitĂ© de disposer de cartes plus prĂ©cises, les cartographes continuĂšrent Ă donner aux cartes une fonction pĂ©dagogique mais cette fois-ci dans un souci encyclopĂ©diste, qui connut son Ăąge dâor au siĂšcle des LumiĂšres. Les progrĂšs de lâimprimerie et la diffusion des connaissances entraĂźnĂšrent une multiplication des atlas tandis que lâutilisation dĂ©sormais rĂ©pandue dâinstruments de mesure fiables rendait les relevĂ©s de plus en plus prĂ©cis et complets. CommandĂ©s par de riches mĂ©cĂšnes, ces condensĂ©s de savoirs prirent la forme de cartes ou de globes richement dĂ©corĂ©s, trĂŽnant dans les salons ou les bibliothĂšques. Ces cartes restaient lâapanage des puissants ou des reprĂ©sentants du pouvoir, tel les globes de Coronelli, avant de pĂ©nĂ©trer dans les classes et de servir dâoutil quotidien dâenseignement sous la forme de cartes murales. Le globe cĂ©leste de Coronelli e. Un outil de gĂ©opolitique, les cartes du soldat Avec leur prĂ©cision grandissante, ces cartes firent lâobjet dâun nouvel enjeu celui dâoutil gĂ©opolitique et dâamĂ©nagement du territoire, Ă des fins militaires dans un premier temps. Les frontiĂšres des Ătats sont dĂ©sormais arrĂȘtĂ©es avec prĂ©cisions, des cartes et plans de villes ou de forteresses sont dressĂ©s afin de les dĂ©fendre. Colbert, ministre des finances de Louis XIV, en fait son cheval de bataille. Ă partir de la RĂ©volution, la crĂ©ation des dĂ©partements donna lieu Ă un nouveau dĂ©coupage du territoire et donc Ă de nouvelles cartes, de plus en plus fines et Ă des Ă©chelles nouvelles. Les cartes dâĂ©tat-major de NapolĂ©on en tĂ©moignent en relevant la topographie et en dĂ©terminant les sites stratĂ©giques. Lâutilisation militaire de ces documents est dĂ©sormais courante et inaugure les premiĂšres cartes thĂ©matiques. f. Des cartes imaginaires DĂšs le Moyen Ăąge, des exemples connus de cartes imaginaires ont Ă©galement vu le jour. Lâenjeu qui leur est attachĂ© diffĂšre quelque peu de ceux vus prĂ©cĂ©demment dans le sens oĂč ces cartes sont volontairement Ă©loignĂ©es de la rĂ©alitĂ© car elles cherchent Ă reprĂ©senter un monde imaginaire, tout en rĂ©utilisant les codes et procĂ©dĂ©s de leurs Ă©poques respectives. Les enjeux sont alors variĂ©s philosophique, comme la carte de lâĂtat idĂ©al de Thomas More nommĂ© Utopia voir ci-dessous ; symbolique, comme la carte de Tendre, un pays imaginaire, retraçant au 17e siĂšcle les diffĂ©rentes Ă©tapes de la vie amoureuse ; littĂ©raire ou artistique, comme la Terre du Milieu de Tolkien au milieu du 20e siĂšcle. Vue de l'Ăźle de Utopie d'aprĂšs le livre de Thomas More, De optimo republicae statu deque nova insula Utopia. Gravure de Johann Froben, 1518 2. Des reprĂ©sentations multiples a. Une tĂąche impossible ? LâĂ©volution des enjeux attachĂ©s aux cartes sâest faite au grĂ© de la levĂ©e progressive des difficultĂ©s et rĂ©sistances lors de leur Ă©laboration. La premiĂšre difficultĂ© fut levĂ©e avec lâextension du monde connu et la dĂ©couverte de nouveaux territoires. Mais il fallut ensuite dĂ©terminer le mode de reprĂ©sentation dâune terre sphĂ©rique sur une carte plane. Il est en effet impossible de figurer avec exactitude une surface sphĂ©rique, en trois dimensions, sur un plan qui nâen comporte que deux. Tout choix de reprĂ©sentation cartographique est forcĂ©ment arbitraire et donc imparfait. b. Une production imparfaite Diverses constructions gĂ©omĂ©triques, quâon appelle projections », ont alors Ă©tĂ© proposĂ©es pour contourner la difficultĂ©. Les projections dites conformes conservent les angles et la forme des continents, tandis que les projections dites Ă©quivalentes prĂ©servent les superficies. Lâautre difficultĂ© inhĂ©rente aux projections est le choix qui est fait du point autour duquel se construit la projection. Si lâEurope a souvent prĂ©valu comme centre du monde », notamment dans la projection de Mercator, ce mode de reprĂ©sentation nâen reste pas moins subjectif. La projection de Fuller, par un assemblage de 20 triangles, fait des terres Ă©mergĂ©es un continent unique flottant dans un seul ocĂ©an. La projection de Peters, quant Ă elle, tente de prendre en compte la taille rĂ©elle des continents et fait davantage ressortir les pays du Sud. Les visions diffĂšrent donc selon les points de vue. c. Normes et codes le rĂŽle du gĂ©ographe Une autre rĂ©sistance propre Ă la reprĂ©sentation cartographique rĂ©side dans le choix des figurĂ©s et des symboles utilisĂ©s. RĂ©pertoriĂ©s dans une lĂ©gende, ils servent Ă comprendre les choix et les intentions du gĂ©ographe qui en est Ă lâorigine. Il peut sâagir de figurĂ©s, discutables par le fait quâils ne sont souvent pas Ă la mĂȘme Ă©chelle que la carte routes, villesâŠ, ou de dĂ©coupages gĂ©opolitiques ou culturels Europe physique, dĂ©limitation entre lâEurope et lâAsieâŠ. Les choix du cartographe sont donc essentiels et notre vision du monde en dĂ©coule. d. Plusieurs lectures de l'espace-monde Câest prĂ©cisĂ©ment sur ce point que les rĂ©sistances sont les plus fortes la valeur des interprĂ©tations liĂ©es Ă lâĂ©tude des cartes. Il est ainsi aisĂ© dâorienter lâanalyse, de manipuler lâinformation ou de faire passer un message. Le choix de lâĂ©chelle, de la toponymie ou encore des couleurs peuvent influencer fortement et proposer une lecture plus gĂ©opolitique, Ă©conomique, idĂ©ologique ou systĂ©mique du monde. Par exemple, dâun monde coupĂ© en deux pendant la Guerre froide, nous sommes aujourdâhui passĂ©s Ă un monde multipolaire dans lequel chaque pĂŽle tente de sâaffirmer. e. Un monde dĂ©territorialisĂ© Le phĂ©nomĂšne de mondialisation, lâutilisation dâinstruments sophistiquĂ©s et dâoutils dâanalyses perfectionnĂ©s ainsi que le traitement par informatique ont rendu le travail cartographique encore plus complexe en dĂ©matĂ©rialisant mĂȘme les territoires au profit de lâespace-temps, de notions Ă©conomiques, de flux en tout genre. Des cartes par anamorphose dĂ©forment ainsi volontairement les contours gĂ©ographiques pour mettre en relief des valeurs choisies temps de trajet entre deux points, Ă©carts de richesses, PIB⊠Outils dâanalyse dans un monde oĂč la communication se fait en temps rĂ©el, les cartes sont devenues des outils dâanalyses thĂ©matiques scientifiques, forcĂ©ment discutables. L'essentiel Les enjeux liĂ©s aux reprĂ©sentations cartographiques ont Ă©tĂ© successifs et cumulatifs. Ils ont aujourdâhui fait des cartes des instruments de mesures et dâĂ©tudes scientifiques complexes toujours contestables car issus de choix arbitraires. Ces cartes, profondĂ©ment liĂ©es Ă lâĂ©volution des techniques et des sciences, servent dĂ©sormais de supports dâĂ©tude et de dĂ©monstration au cĆur de notre quotidien. Vous avez dĂ©jĂ mis une note Ă ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Ăvalue ce cours !
Chine cartes gĂ©ographiques gratuites sur d-maps, cartes gĂ©ographiques muettes, cartes vierges, fonds de cartes haute dĂ©finition, formats GIF, PDF, CDR, SVG, WMF | Langue english français deutsch español italiano portuguĂȘs ŃŃŃŃĐșĐžĐč äžæ æ„æŹèȘ ۧÙŰč۱ۚÙŰ© à€čà€żà€à€Šà„. Asie > Chine > Chine Chine Chine littorale
Sources et ressources La carte est disponible en ligne, au format image JPEG mais aussi Adobe Illustrator vectoriel, selon trois centrages sur les mĂ©ridiens 0°, 90°W et 150°E. Son utilisation est libre, elle a Ă©tĂ© placĂ©e dans le domaine public par son auteur, Tom Patterson du service cartographique des parcs nationaux des USA. La projection Equal-Earth a Ă©tĂ© mise au point Ă partir de la projection Robinson par Bojan Ć avriÄ, Bernhard Jenny et Tom Patterson en 2018. Les donnĂ©es utilisĂ©es proviennent essentiellement du projet Natural Earth, une compilation de donnĂ©es mondiales libres. Introduction Lâobjet de ce post est de prĂ©senter la carte en elle-mĂȘme, mais aussi et surtout de focaliser lâattention sur quelques techniques de cartographie, de dessin cartographique, qui rendent cette carte plus agrĂ©able Ă lire et globalement plus esthĂ©tique. Il sâagit ici, en effet, dâune carte dite âmuraleâ, câest Ă dire destinĂ©e Ă ĂȘtre imprimĂ©e en grand format pour ĂȘtre affichĂ©e, pour servir de rĂ©fĂ©rence accessible. Sa thĂ©matique est la description âpolitiqueâ du globe, la prĂ©sentation des frontiĂšres dont celles disputĂ©es, ainsi quâun grand nombre de toponymes. LâoriginalitĂ© de cette production tient avant tout dans la qualitĂ© du travail fourni, dans un contexte de totale libertĂ© la carte est librement rĂ©utilisable pas de licence, de droits pour la rĂ©utilisation, mais aussi modifiable, les donnĂ©es sont fournies et aisĂ©ment adaptables avec un logiciel de dessin InkScape pour rester dans le cadre du libre, par exemple. On va dĂ©tailler quelques remarques Ă propos du fond, du contenu de cette carte, puis sâintĂ©resser plus longuement Ă la forme, la façon dont sont dessinĂ©s certains Ă©lĂ©ments. Le fond classique mais diffĂ©rents Ă©lĂ©ments apportent de la profondeur Lâinformation principale de la carte est naturellement la dĂ©limitation politique des pays. Sur ce point, les frontiĂšres sont tirĂ©es des donnĂ©es Natural Earth et de la carte politique de la CIA, ce qui produit une vision gĂ©opolitique parfois assez amĂ©ricaine la CrimĂ©e est neutre, Taiwan est chinois, lâIrak est unifiĂ©, etc. La reprĂ©sentation simplifiĂ©e du relief, via un ombrage dĂ©licat, apporte une certaine rugositĂ© aux rĂ©gions continentales, qui agit nettement pour renforcer la vraisemblance, le rĂ©alisme de la carte. Ainsi, la rĂ©gion du nord de la CordillĂšre des Andes est bien plus conforme Ă la rĂ©alitĂ©. LâĂquateur avec ou sans les Andes De façon moins visible, certains Ă©lĂ©ments gĂ©ographiques reprĂ©sentĂ©s sur cette carte sont Ă relever â les rĂ©gions polaires couvertes de glaciers permanents du moins, on lâespĂšre sont munies dâun aplat blanc Ă©vocateur ; â les principales banquises sont dessinĂ©es, avec un bleu clair intermĂ©diaire entre le blanc du glacier et le bleu de lâocĂ©an ; Avec ou sans les banquises en Antarctique â de toutes petites Ăźles et certains rĂ©cifs sont reprĂ©sentĂ©s, on suppose que leur rĂŽle gĂ©opolitique le justifie grande barriĂšre de corail, Ăźles Spratley ou Paracels. Mer de Chine du Sud des archipels dâimportance stratĂ©gique Du point de vue des toponymes, la carte se caractĂ©rise par une trĂšs grande quantitĂ© dâinformations â nombreuses villes, en plus des capitales ;â des sommets montagneux en quantitĂ© cf. le Chimborazo sur lâillustration des Andes ;â les principales chaĂźnes de montagnes sont nommĂ©es ;â les hydronymes ne sont pas de reste fleuves, grands lacs mais aussi golfes, dĂ©troits et mers ;â des variantes ou traductions de certains noms de lieux sont fournies Mumbai / Bombay, Rubâ Al Khali / Empty Quarter, Lac Nyasa / Malawi, etc..Ces toponymes sont gĂ©nĂ©ralement ceux utilisĂ©s localement, avec une translittĂ©ration dans lâalphabet latin si besoin et lâutilisation dâaccents, Ă la diffĂ©rence de certaines cartes amĂ©ricaines. Cependant, quelques fleuves gardent leur appellation anglais, comme le Rhin une traduction en français de la carte serait bienvenue, si cela tente les collĂšguesâŠ. Les Antilles sont dĂ©taillĂ©es On peut noter aussi la prĂ©sence de nombreuses informations sur les liens gĂ©opolitiques entre mĂ©tropoles et territoires distants chaque Ăźle ou enclave est liĂ©e Ă son pays par une mention trĂšs lisible, ce qui produit des effets de âremplissageâ Ă©vidents, notamment dans lâAtlantique nord avec lâĂ©tiquetage extensif des Antilles ci-dessus. En ne gardant que les libellĂ©s, le monde est reconnaissable. Lâimpression gĂ©nĂ©rale donnĂ©e par la reprĂ©sentation de ces diffĂ©rentes informations est celle dâun globe connu, explorĂ© dans son intĂ©gralitĂ© et muni de repĂšres rĂ©guliers, mĂȘme dans les ocĂ©ans et les dĂ©serts, plein, en somme. On va voir que plusieurs techniques graphiques vont renforcer cette impression. La forme les astuces visuelles du cartographe Les techniques de reprĂ©sentations utilisĂ©es dans la carte Equal Earth sont nombreuses, parfois assez subtiles, et toujours efficaces. La description de celles qui ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es dans le fichier source vectoriel peut sâavĂ©rer pĂ©dagogique et Ă©clairer la production de cartes âpolitiquesâ en gĂ©nĂ©ral. Le choix de reprĂ©sentation qui est peut-ĂȘtre le plus Ă©vident consiste Ă mettre en avant lâinformation principale de la carte, les frontiĂšres, par lâutilisation dâun dĂ©gradĂ© Ă leur approche. Ainsi, lâintĂ©rieur des pays est clair et se fonce autour des frontiĂšres par un dĂ©gradĂ©, un renforcement de la couleur du pays conformĂ©ment Ă la tradition des cartes politiques, les pays sont diffĂ©renciĂ©s par des teintes variĂ©es, peu intenses, dĂ©saturĂ©es. Ce dĂ©gradĂ© aux frontiĂšres est rĂ©alisĂ© via un âeffet spĂ©cialâ de dessin une lueur interne. Ainsi, la teinte de chaque pays se voit Ă©claircie Ă partir des frontiĂšres par une lueur blanche, transparente. Par ailleurs, les frontiĂšres sont marquĂ©es par un trait gris Ă©pais, qui se voit superposĂ© des Ă©ventuelles riviĂšres ou lacs en bleu plus fin. Le trait de cĂŽte est, de mĂȘme, bleu et fin. DiffĂ©rentes Ă©paisseurs et couleurs pour les limites de pays et traits de cĂŽte Du cĂŽtĂ© maritime du trait de cĂŽte, de mĂȘme, un dĂ©gradĂ© rĂ©alisĂ© avec le mĂȘme effet de lueur interne permet de mettre en valeur les cĂŽtes et de faire ressortir, par contraste, les Ăźles et continents. Le dĂ©gradĂ© est ici plus long 0,3 pouces au lieu de 0,07 et effectuĂ© en mode de superposition ânormalâ au lieu de multiplicatif pour les frontiĂšres, cf. ci-dessous. Les cĂŽtes avant ou sans le dĂ©gradĂ© dans la Mer du Nord Dâautres astuces graphiques, plus subtiles, ajoutent un peu plus de rĂ©alisme Ă la carte. Ainsi, les fleuves prĂ©sentent une Ă©paisseur croissante, pour Ă©voquer leur cours qui va en sâĂ©largissant, ce qui correspond Ă une exagĂ©ration importante Ă cette Ă©chelle. Cf. le Gange ci-dessous. Les fleuves voient leur cours sâĂ©largir progressivement Une sĂ©rie de modifications graphiques vise Ă amĂ©liorer la lisibilitĂ© des nombreux libellĂ©s de texte de la carte. TrĂšs souvent, en effet, un libellĂ© va venir se superposer avec des frontiĂšres, des fleuves ou un trait de cĂŽte, ce qui va rendre le contour de ses lettres moins distinct. En cartographie dâĂ©dition, on corrige ce problĂšme par la rĂ©alisation de rĂ©serves, des zones tampons autour des lettres touchĂ©es. Ici, Tom Patterson a parfois Ă©tĂ© un peu plus loin en supprimant certains traits de cĂŽte. Suppression de certains traits de cĂŽte ici autour de et du D de Irelandpour amĂ©liorer la lisibilitĂ© Enfin, Ă lâĂ©chelle de la carte entiĂšre, une mise en valeur supplĂ©mentaire a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e via le graphisme en ajoutant des ombres sous lâovale de la carte elle-mĂȘme et sous le cadre de lĂ©gende, pour les faire ressortir en relief. Lâombre principale de la carte est mĂȘme double, ce qui ajoute une profondeur supplĂ©mentaire, Ă©tagĂ©e. Les ombres de la carte et du cadre de lĂ©gende Un monde plein et profond En conclusion, on peut dire que la lisibilitĂ© de cette carte, malgrĂ© la grande quantitĂ© dâinformation contenue, ainsi que son attrait visuel, sont assurĂ©s par plusieurs techniques de reprĂ©sentation cartographique mises en place avec une grande maĂźtrise. Les informations sont prĂ©sentĂ©es, traitĂ©es graphiquement, selon leur importance la hiĂ©rarchie visuelle suit et Ă©voque la hiĂ©rarchie sĂ©mantique. La profondeur de certains traitements superpositions, transparences, dĂ©tails graphiques encourage une lecture progressive, en plus de la quantitĂ© et du pouvoir Ă©vocateur des lieux gĂ©ographiques reprĂ©sentĂ©s. La sĂ©miologie graphique utilisĂ©e est donc efficace. Seul le titre gĂ©nĂ©ral de la carte, un simple texte sans fioritures, apparaĂźt quelque peu dĂ©laissĂ©, dĂ©connectĂ© de la carte. Cependant, on peut aussi voir dans cette carte une opĂ©ration de valorisation et de diffusion de la ânouvelleâ projection Equal Earth, des donnĂ©es Natural Earth, du savoir-faire de lâauteur⊠donc la volontĂ© de rĂ©aliser une image sinon spectaculaire, du moins âexemplaireâ, pĂ©dagogique, qui peut servir de dĂ©monstration, ce que semble confirmer la volontĂ© affichĂ©e dâen faire une carte murale. Est-ce que cet objectif peut avoir eu une influence sur le contenu de la carte et donc un effet sur les lecteurs ? Lâimage dâun monde connu, rĂ©fĂ©rencĂ©, voir âpleinâ Ă©voquĂ©e prĂ©cĂ©demment vient Ă lâesprit, surtout dans une utilisation pĂ©dagogique. Les nombreuses Ăźles, leurs diffĂ©rentes appartenances gĂ©opolitiques, les contours des archipels, les lignes de repĂšres variĂ©es ont un net effet de remplissage, de quadrillage de lâespace vide que constituent normalement les ocĂ©ans. La prĂ©sence dâinformations gĂ©ophysiques comme les pics montagneux, les pĂŽles magnĂ©tiques, lâombrage du relief, renforcent cette impression. Les traits de cĂŽte et les frontiĂšres lissĂ©s, gĂ©nĂ©ralisĂ©s, les couleurs pastel, la typographie nette et simple, les bords arrondis de la lĂ©gende et le relief adoucis, produisent, de mĂȘme, lâĂ©vocation dâune certaine innocuitĂ©, dâun calme, qui est loin dâĂȘtre rĂ©aliste dans certaines rĂ©gions, mais câest le lot des cartes dites âpolitiquesâ.
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carte du relief de la chine